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L’intelligence artificielle « accélère la crise climatique », alerte la chercheuse Sasha Luccioni
#IA #serveurs #algorithmes #criseclimatique
Article mis en ligne le 21 septembre 2024

Une intelligence artificielle (IA) générative utilise "30 fois plus d’énergie" qu’un moteur de recherche classique, alerte la chercheuse Sasha Luccioni qui veut sensibiliser la population à l’impact environnemental de cette nouvelle technologie.

Une démarche « beaucoup plus énergivore »

Reconnue comme l’une des 100 personnalités les plus influentes du monde de l’IA par le magazine américain Time en 2024, cette Canadienne d’origine russe cherche depuis plusieurs années à quantifier les émissions de programmes comme ChatGPT ou Midjourney.

"Je trouve ça particulièrement décevant qu’on utilise l’IA générative pour faire une recherche sur Internet", déplore la chercheuse rencontrée par l’AFP à la conférence ALL IN dédiée à l’intelligence artificielle à Montréal.

Les modèles de langage sur lesquels ces IA se fondent exigent en effet d’énormes capacités de calcul pour s’entraîner sur des milliards de données, ce qui nécessite des serveurs puissants. À cela s’ajoute l’énergie consommée pour répondre aux requêtes d’un utilisateur.

Au lieu d’extraire des informations, "comme le ferait un moteur de recherche pour trouver la capitale d’un pays par exemple", ces IA "génèrent de nouvelles informations", rendant le tout "beaucoup plus énergivore", souligne-t-elle.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), en combinant l’IA et le secteur des cryptomonnaies, les centres de données ont consommé près de 460 TWh d’électricité en 2022, soit 2% de la production mondiale totale. (...)

Donner une note aux algorithmes, comme le Nutri-score (...) "On ne prend pas en compte l’eau ni les matériaux rares", reconnaît-elle, "mais au moins, on sait que pour une tâche spécifique, on peut mesurer l’efficacité énergétique et dire que ce modèle-là a un A+, puis ce modèle-là a un D", précise-t-elle.

Les émissions de Google en hausse de 48% entre 2019 et 2023

Afin de développer son outil, Sasha Luccioni l’expérimente sur des modèles d’IA générative accessibles à tous (open source) mais elle aimerait également le faire sur les modèles de Google ou encore OpenAI (le créateur de ChatGPT) qui restent pour l’instant réticents. (...)

la solution, dit-elle, pourrait venir des gouvernements qui, pour l’instant, "naviguent à l’aveugle", sans savoir ce qu’il y a "dans les jeux de données ou comment sont entraînés les algorithmes". "Une fois qu’on a la transparence, on peut commencer à légiférer", soutient l’experte.

Un appel à la sobriété énergétique, en choisissant les bons outils

Pour la chercheuse montréalaise, il faut aussi "expliquer aux gens ce que l’IA générative peut faire et ne peut pas faire, et à quel coût". (...)