Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Mediapart
Israël : derrière l’appel à l’unité nationale, le renoncement diplomatique de Macron
#Israel #Hamas #Palestine #Macron
Article mis en ligne le 13 octobre 2023

Le président a appelé, jeudi à la télévision, les Français à rester « unis ». Volontaire dans la lutte contre l’antisémitisme et pour la libération des otages, il a pris soin d’éviter de commenter le siège de Gaza par l’armée israélienne. Et n’annonce aucune initiative diplomatique concrète.

(...) Une manière pour Emmanuel Macron, derrière la tonalité rassembleuse de son discours, de balayer les voix qui dénoncent la responsabilité d’Israël dans l’enlisement de la situation régionale. Jeudi matin, dans une prise de parole remarquée au micro de France Inter, l’ancien ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, a reconnu « avec une peine infinie » qu’il n’était « pas surpris par cette haine qui s’est exprimée, quand on se souvient de ce que nous avons tous dit de cette prison à ciel ouvert » qu’est la bande de Gaza.

Le chef de l’État, lui, n’avait pas mis à l’ordre du jour cette perspective géopolitique. (...)

Alors que le ministère de l’intérieur a recensé « plus d’une centaine d’actes antisémites » depuis l’attaque d’Israël par le mouvement islamiste, Emmanuel Macron a consacré une large part de son allocution au combat à mener sur le sujet. (...)

Face aux oppositions comme lors de son discours télévisé, Emmanuel Macron a pris soin de reléguer au second plan la question, pourtant centrale, de la position de la France face à la riposte israélienne. « Israël a le droit de se défendre, par des actions ciblées mais en préservant la population civile, car c’est là le devoir des démocraties », a indiqué le président de la République, appelant à une réponse « forte et juste ».

La formule est ciselée mais elle ne réussira pas à extirper la France de son embarras diplomatique. Alors que le ministre israélien de la défense a appelé à priver Gaza « d’eau et d’électricité » au nom d’un combat contre des « animaux », alors que les bombardements d’infrastructures civiles se multiplient, Emmanuel Macron se refuse à condamner le mode opératoire choisi par Israël, qui a suscité – entre autres – la vive inquiétude du secrétaire général des Nations unies. (...)

Depuis son élection, Emmanuel Macron a pris soin de maintenir sous le tapis la question israélo-palestinienne, devenue un caillou trop encombrant pour sa marche diplomatique. (...)

Se mêlent ici des considérations géopolitiques, la nécessité de préserver certaines alliances et des paramètres de politique intérieure (...)