L’attaque qui a fortement perturbé les services de La Poste en cette fin de mois de décembre s’inscrit dans la lignée d’autres opérations ayant visé des administrations publiques françaises ces derniers mois.
Deux jours après avoir débuté, la cyberattaque qui a visé La Poste continue, mercredi 24 décembre, d’entraîner des perturbations pour certains services en ligne du groupe public. Le parquet de Paris a annoncé avoir confié l’enquête sur cette attaque - revendiquée par le groupe de hackers prorusses NoName057 - à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Cette nouvelle cyberattaque s’inscrit dans la lignée de nombreuses autres qui ont visé les services publics de France ces derniers mois. L’exemple le plus récent date de mi-décembre, lorsque le ministère des Sports a été touché par une cyberattaque durant laquelle les données de 3,5 millions de foyers ont été volées, selon le gouvernement. Plus tôt dans le mois, le ministère de l’Intérieur était visé par une autre attaque, qui a permis à des pirates de dérober des dizaines de fichiers confidentiels.
Début décembre, France Travail, l’agence publique qui accompagne les personnes vivant en France cherchant un emploi, a également annoncé que les données personnelles de 1,6 million de jeunes suivis par les missions locales avaient été dérobées. En août, c’est le Muséum d’histoire naturelle, à Paris, qui avait été touché par une cyberattaque massive, paralysant l’institution, la poussant même à annuler une exposition. Et un mois plus tôt, Sorbonne Université, également située dans la capitale française, était également visée. (...)
D’autres pays ciblés en Europe
Les finalités de ces cyberattaques peuvent être financières ou géopolitiques : dans le but de déstabiliser le pays concerné ou de l’espionner. Elles ont de lourdes conséquences en matière de crédibilité et d’image, puisqu’elles viennent révéler les fragilités des systèmes de sécurité de ces institutions.
En mars, l’Anssi, agence publique chargée de la sécurité informatique, notait dans son rapport annuel que les attaques « aux motivations politiques » avaient considérablement augmenté dès 2024, à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. « Les grands événements politiques ou sportifs constituent une caisse de résonance pour ces attaques, contribuant ainsi largement à leur objectif de déstabilisation », relevait l’Anssi.
La France n’est pas le seul pays à être attaqué de plus en plus régulièrement. Selon un rapport publié en octobre par l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (Enisa), près de 40 % des cyberattaques en Europe visent le secteur public. (...)