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Ferrand va-t-il offrir un troisième mandat à Macron ?
#Macron #Ferrand
Article mis en ligne le 17 février 2025
dernière modification le 14 février 2025

Pour remplacer Laurent Fabius à la présidence du Conseil constitutionnel, Emmanuel Macron a proposé Richard Ferrand, l’un des premiers socialistes à avoir rejoint les rangs d’En Marche, en 2016. Un « fidèle entre les fidèles » au passif sulfureux qui s’est déclaré favorable à un troisième mandat présidentiel.

Tribunes, interviews, articles incendiaires… La volonté d’Emmanuel Macron de nommer Richard Ferrand à la présidence du Conseil constitutionnel suscite un tir de barrage inédit dans l’Histoire de la Vème République. Comme l’a révélé ce jour Libération, le professeur de droit public Julien Boudon a même démissionné de la revue du Conseil constitutionnel, estimant que les autorités qui ont la charge de nommer les « sages » les choisissent trop souvent parmi leurs amis ou fidèles, sans considération de leur compétence en droit. A 62 ans, M. Ferrand a été choisi par le chef de l’Etat, le 10 février, pour présider le conseil dans le cadre d’un mandat de neuf ans qui couvrira les élections présidentielles de 2027 et 2032. Si le parlement le confirme, il devrait donc remplacer le socialiste Laurent Fabius, en poste depuis 2016.

Dans les jours qui ont suivi la publication de cet article, nous avons appris que le président du Sénat Gérard Larcher (LR) refuserait de donner une consigne de vote pour soutenir la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil des Sages. Or, le soutien du groupe LR au Sénat est indispensable au candidat d’Emmanuel Macron pour passer le barrage du ParlementTribunes, interviews, articles incendiaires… La volonté d’Emmanuel Macron de nommer Richard Ferrand à la présidence du Conseil constitutionnel suscite un tir de barrage inédit dans l’Histoire de la Vème République. (...)
Dans les jours qui ont suivi la publication de cet article, nous avons appris que le président du Sénat Gérard Larcher (LR) refuserait de donner une consigne de vote pour soutenir la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil des Sages. Or, le soutien du groupe LR au Sénat est indispensable au candidat d’Emmanuel Macron pour passer le barrage du Parlement (...)

« Le Conseil constitutionnel n’est pas une institution vouée à accueillir les figures en pré-retraite mais une instance majeure pour protéger l’Etat de droit. »
Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille, spécialiste de de droit constitutionnel.
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État de droit Vs État de droite ? (...)

en cas de victoire du Rassemblement national en 2027, les « Sages » se retrouveraient en première ligne. D’autant que les ministres issus de la droite, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, actuellement en poste dans le gouvernement Bayrou, remettent déjà en question l’Etat de droit, ce principe selon lequel la puissance publique est soumise au droit (Vie publique). « Il règne une ambiance générale assez délétère », s’inquiète-t-on au Conseil des sages. (...)

Un petit monde qui se retrouve…

L’impartialité dont Richard Ferrand devra faire preuve en succédant à Fabius est d’ores et déjà questionnée en raison des soupçons qui ont pesé sur lui dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne (Anticor). La plainte qui le visait avait initialement été classée sans suite pour prescription, en 2017, par le tout nouveau procureur de Brest. Sa supérieure hiérarchique, alors procureure générale près la cour d’appel de Rennes, Véronique Malbec, est ensuite devenue la directrice de cabinet d’Éric Dupond-Moretti à la Chancellerie avant d’être nommée au Conseil constitutionnel sur proposition de… Richard Ferrand en 2022, comme président de l’Assemblée nationale, rappelle Médiapart. (...)

Ferrand ouvrira-t-il la voie à un troisième mandat pour Macron ?

Richard Ferrand est aussi le promoteur d’une vision très extensive de la Constitution de 1958. L’ancien président de l’Assemblée nationale l’a démontré en juin 2023 quand il a suggéré qu’il faudrait la modifier pour permettre au président de la république de se présenter une troisième fois, au nom d’une « respiration démocratique ». (...)