Soupçonné d’avoir bénéficié d’une ingérence russe pendant la présidentielle roumaine de novembre, finalement annulée, le candidat d’extrême droite arrivé en tête du premier tour, Calin Georgescu, a été inculpé mercredi et placé sous contrôle judiciaire.
Le parquet de Bucarest a inculpé, mercredi 26 février, le candidat d’extrême droite Calin Georgescu arrivé en tête du premier tour de la présidentielle le 24 novembre dernier. Le scrutin, entaché de soupçons d’interférence russe, avait été annulé le 6 décembre.
"Le procureur a ordonné l’ouverture de poursuites pénales", a indiqué le parquet dans un communiqué sans nommer Calin Georgescu, une source judiciaire confirmant par la suite, à l’AFP, qu’il s’agissait bien de lui.
Plus tôt dans la journée, la police l’avait intercepté en voiture et conduit sous escorte au bureau du procureur général, procédant par ailleurs à des perquisitions en lien avec l’enquête.
Longue liste d’accusations (...)
Selon le communiqué du parquet, il doit désormais faire face à toute une liste d’accusations. Parmi celles-ci figurent l’incitation à des actions anticonstitutionnelles, la communication de fausses informations, l’organisation d’un groupe raciste et l’apologie de crimes de guerre. (...)
Placé sous contrôle judiciaire, selon une source judiciaire, il a désormais les obligations suivantes : il ne doit ni quitter la Roumanie, ni utiliser ses comptes sur les réseaux sociaux, ni porter une arme, et il doit pointer régulièrement auprès de la police.
Soutien de taille, le milliardaire Elon Musk, le chef de facto du "département de l’efficacité gouvernementale" ("Doge") aux États-Unis – même si Amy Gleason est désormais officiellement la cheffe de cet organisme –, a écrit sur X que "la personne" qui avait "recueilli le plus de voix à l’élection" venait d’être "arrêtée". "C’est n’importe quoi", a-t-il tranché.
Il avait déjà à plusieurs reprises pris position pour lui ces dernières semaines.
Un "coup d’État", selon l’extrême droite (...)
Dans le camp de Calin Georgescu, l’autre figure nationale de l’extrême droite roumaine George Simion réclame des Roumains qu’ils ne "restent pas les bras croisés" devant ce "coup d’État" et affluent devant les locaux du parquet.
Jusqu’alors peu connu, Calin Georgescu était arrivé en tête du premier tour à l’élection présidentielle du 24 novembre. Fait rare dans l’Union européenne, la Cour constitutionnelle avait annulé ce scrutin à la suite d’allégations d’ingérence russe.
Calin Georgescu est soupçonné d’avoir bénéficié d’une campagne de soutien illicite sur la plateforme TikTok. La Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête.
En janvier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait refusé de suspendre l’annulation du scrutin après sa requête.