
Après des semaines de tensions, les députés argentins ont définitivement donné leur feu vert, mercredi soir, au paquet de réformes économiques voulues par le président ultra-libéral Javier Milei. Depuis son arrivée au pouvoir fin 2023, l’inflation a ralenti, mais l’économie argentine est entrée en récession et le taux de pauvreté explose.
Les députés argentins ont définitivement approuvé, vendredi 28 juin, le programme de réformes économiques dérégulatrices du président ultralibéral Javier Milei, après des mois de débats sur un texte profondément remanié.
"Nous allons donner au gouvernement du président Milei les outils nécessaires pour qu’il puisse réformer l’État une fois pour toutes", a déclaré le chef du bloc au pouvoir, Gabriel Bornoroni.
Politiquement, ce feu vert signifie "un succès total pour le gouvernement", a déclaré à l’AFP le politologue et économiste Pablo Tigani.
Mais dans le domaine économique, "ce sera un retour à la politique des années 1990, avec la déréglementation, la privatisation et l’ouverture inconditionnelle de l’économie, qui portera un coup dur à l’industrie et aux petites et moyennes entreprises nationales", a-t-il estimé.
Avant même l’adoption de ce paquet, le président Milei s’était félicité d’avoir réalisé "le plus grand ajustement fiscal – non seulement de l’histoire de l’Argentine, mais aussi de l’histoire de l’humanité". (...)
Mais en parallèle, consommation et activité dégringolent. La récession s’installe, avec une contraction de 5,3 % de l’économie au premier trimestre par rapport à la même période de l’année dernière.
Le produit intérieur brut (PIB) de l’Argentine a enregistré une forte contraction de 5,1 % en glissement annuel au cours du premier trimestre, tandis que le chômage frappe désormais 7,7 % de la population, selon les chiffres officiels publiés lundi.
L’opposition évoque un pays en souffrance, où le taux de pauvreté s’est accru sensiblement depuis la fin de l’année dernière pour atteindre 55,5 % de la population au premier trimestre 2024, contre 44,7 % un an plus tôt, selon l’Observatoire de la dette sociale de l’Université catholique (ODSA-UCA).