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Elections législatives 2024 : Pourquoi c’est faux de dire que LFI est un parti d’extrême gauche ?
#electionslegislatives #gauches #frontpopulaire #extremedroite
Article mis en ligne le 19 juin 2024
dernière modification le 18 juin 2024

(...) D’après le Conseil d’Etat, non. Dans sa décision du 11 mars 2024, l’institution a tranché : La France insoumise, tout comme le Parti communiste français font partie du bloc « gauche », comme l’avait décidé le ministère de l’Intérieur qui attribue les nuances politiques au moment des élections.

Alors, pourquoi certains pensent-ils le parti plus à gauche qu’il ne l’est ? Décryptage.

« C’est quelque chose qui revient sans cesse, analyse Aurélien Dubuisson, chercheur associé au Centre d’histoire de Sciences po et auteur de L’extrême gauche en France aux éditions Presses universitaires Blaise Pascal. À mon sens, c’est une erreur qui est notamment provoquée par la droitisation de l’échiquier politique ces dernières années. » (...)

« L’assimilation de LFI à l’extrême gauche dépend aussi du PS qui assumait une politique ouvertement libérale qui ne le différenciait pas vraiment de la droite.... ».

La définition de l’extrême gauche

Pour comprendre pourquoi LFI n’est pas à l’extrême gauche, il faut revenir à la définition du terme. Pour Aurélien Dubuisson, qui cite Philippe Buton, Isabelle Sommier et Sébastien Repaire, la « gauche alternative » est « l’ensemble des groupes d’extrême gauche, trotskistes ou maoïstes, auxquelles s’ajoutent toutes les tendances du mouvement libertaire, essentiellement les anarchistes puis les autonomes, ainsi que toute une série d’expérimentations politiques issue de Mai-68 ». Cette « gauche alternative » étant caractérisée par sa volonté de « rupture avec le système capitaliste tout en procédant à la critique, plus ou moins radicale, de la gauche institutionnelle ».

Actuellement, Lutte ouvrière et le Nouveau parti anticapitaliste sont ainsi classés dans le bloc « extrême gauche ». Alors que, selon l’auteur, LFI serait plutôt « un mouvement réformiste qui ne vise pas une rupture nette avec le capitalisme mais désire plutôt, au moins dans un premier temps, l’adoption de mesures limitant les effets des formes débridées du libéralisme économique actuel ».

Pourquoi il est vrai de dire que le Rassemblement national est d’extrême droite ?

A l’inverse de LFI, le Rassemblement national a, lui, bien été classé à l’extrême droite de l’échiquier politique, selon la même décision du Conseil d’Etat. Le parti de Marine Le Pen avait saisi l’instance après cette attribution par le ministère pour les élections sénatoriales.

Selon la définition de Jean-Etienne Dubois, dans son ouvrage l’Extrême droite française, les partis d’« extrême droite » sont « les organisations qui contestent le système politique républicain et démocratique (anti-électoralisme, antiparlementarisme, aspirations autoritaires, etc.) et/ou le caractère universel des valeurs républicaines de liberté et d’égalité (antisémitisme, racisme, xénophobie, etc.) ». (...)

On peut avoir des désaccords avec LFI, notamment au sujet de la Palestine, leur qualification du 7 octobre a fait débat. Mais qualifier ce mouvement d’antisémite relève de la diffamation. Si les dirigeants et députés de LFI tenaient des propos antisémites, ils seraient, à raison, condamnés par la justice. À ma connaissance, aucun d’entre eux ne l’a été. On ne peut pas en dire autant à l’opposé de l’échiquier politique. »