L’Organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme depuis des années sur le surpoids et l’obésité, et pointe le lien avec la malbouffe. Les débats sur la réforme de l’audiovisuel qui démarrent à l’Assemblée nationale ce mercredi 26 février doivent être l’occasion d’interdire la pub pour la malbouffe.
De nombreuses études montrent en effet comment la publicité influence les enfants et les adolescents, puissants vecteurs d’achat de leurs parents. Pour beaucoup, le poids des lobbys l’a emporté face aux enjeux de santé publique. Or, la nécessité « de limiter l’influence de la publicité et du marketing alimentaire sur les enfants en les réglementant et d’encadrer la promotion des marques associées à des aliments peu favorables au plan nutritionnel » est inscrite dans la stratégie nationale de santé publique 2018-2022 du gouvernement.
L’Assemblée nationale s’est refusée, en mai dernier , au terme d’un débat animé, à inscrire dans la loi l’interdiction des publicités pour des produits alimentaires trop gras, trop sucrés ou trop salés à destination des enfants, ainsi qu’à rendre obligatoire l’étiquetage Nutri-Score.
Lors de l’examen du projet de loi agriculture et alimentation, des députés ont cherché à interdire ou limiter les messages publicitaires en faveur des « produits alimentaires et boissons trop riches en sucre, sel ou matières grasses et ayant pour cible les enfants de moins de 16 ans »sur « tout support de communication radiophonique, audiovisuel et électronique ».
Le volontariat des industriels ne fonctionne pas (...)Nul ne conteste, aujourd’hui, la nécessité d’améliorer la qualité nutritionnelle des aliments, de réduire l’accessibilité des enfants aux aliments peu sains et de mieux informer le consommateur pour l’aider à choisir les produits les moins nocifs pour sa santé. Au vu des résultats encourageants mais encore insuffisants de la politique de prévention et de lutte contre l’obésité, les pouvoirs publics devraient travailler à l’adoption d’une régulation plus contraignante, en application des recommandations de l’OMS et de la littérature scientifique internationale.
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L’obésité, qualifiée d’épidémie mondiale par l’OMS, est à l’origine d’un coût sanitaire, social et financier considérable pour la collectivité. C’est pourquoi les pouvoirs publics doivent se mobiliser sans plus tarder comme ils l’ont fait pour la lutte contre le tabagisme. (...)