Un mois après le début d’un mouvement d’exaspération des paysans, Gabriel Attal a donné une conférence de presse mercredi matin, annonçant quelques nouvelles mesures.

C’est la fin d’une mobilisation démarrée en début d’après-midi. Les CRS sont intervenus mercredi 21 février dans la soirée au siège du groupe Lactalis de Laval (Mayenne) pour évacuer les quelque 150 à 200 agriculteurs présents sur les lieux, d’après les informations de France Bleu Mayenne. Selon la police, il n’y a eu aucune interpellation. Réunis à l’appel de la Confédération paysanne, les agriculteurs demandaient à être reçus par la direction du groupe, pour dénoncer les pratiques du géant de l’industrie laitière et réclamer une meilleure rémunération.

Ce direct est désormais terminé.

Le président des Jeunes Agriculteurs parle d’un "point d’étape". "C’est un point d’étape", estime Arnaud Gaillot, le président des Jeunes Agriculteurs, après la conférence de presse de Gabriel Attal. "Nous avons pu porter l’ensemble des revendications que nous avons depuis plus de trois semaines. Tout est dans les mains du président de la République. C’est à lui de faire ses arbitrages. Il faut qu’il casse la baraque", prévient-il, en référence à la prise de parole attendue d’Emmanuel Macron à l’ouverture du Salon de l’agriculture ce samedi.

"Nous serons intraitables sur le sujet de la fraude à l’origine France", assure Bruno Le Maire (...)

La France va abandonner l’indicateur de mesure actuellement utilisé. L’indicateur qu’elle utilise actuellement pour mesurer la réduction de l’usage des pesticides, le Nodu, est défendu par les ONG environnementales mais contesté par le syndicat agricole majoritaire FNSEA et l’industrie des pesticides. (...)

La venue des saisonniers étrangers sera facilitée. (...)

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– (Contre Attaque)
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« Les agriculteurs » ne sont pas un tout homogène : il y a d’un côté des gros exploitants qui cherchent à faire toujours plus d’argent avec des méthodes toujours plus polluantes, et de l’autre, des petits paysans qui galèrent et subissent la concurrence et le libéralisme de plein fouet.

Macron n’a cédé qu’aux premiers, en faisant un cadeau à la FNSEA, le lobby de l’agro-industrie, en autorisant un usage maximal d’engrais chimiques. Il n’a en revanche rien réglé pour tous les petits exploitants. Le mouvement de colère n’est donc pas fini.

Parmi les grands ennemis du monde paysan : le groupe Lactalis, numéro un mondial des produits laitiers, qui possède les marques Lactel, Président, Société, Galbani ou La Laitière. Lactalis est le numéro 1 de l’agroalimentaire en France, devant Danone. C’est un véritable empire qui règne sans partage sur l’industrie du lait et exploite les producteurs. Son patron, Emmanuel Besnier, est la 6ème plus grande fortune de France, avec plus de 20 milliards d’euros. (...)

La Confédération Paysanne, syndicat de gauche du monde agricole, avait déjà dénoncé en 2019 Lactalis au Parquet National Financier, pour avoir « mis en place un système de refacturation intragroupe particulièrement complexe ainsi qu’un système d’achat fictif d’actions ».

Cette année, avant même la flambée médiatique des actions d’agriculteurs fin janvier, des mobilisations avaient lieu partout en France contre le prix imposé par Lactalis aux producteurs de lait. (...)

les agriculteurs ont perdu de l’argent, alors que les grands magasins et les entreprises comme Lactalis ont fait exploser leurs marges ! Ce prix qui augmente, payé par le consommateur, ce n’est pas pour les paysans, mais dans la poche des intermédiaires qui se comportent comme des parasites.

Partant de ce constat, la Confédération Paysanne a décidé de taper du poing sur la table. Ce mercredi 21 février, 200 de ses membres ont organisé une action contre le siège social de Lactalis, situé à Laval en Mayenne. Le bâtiment a été envahi pour exiger une rencontre avec le PDG du groupe.

Des pancartes ont été affichées devant et dans les locaux, aux cris de « Lactalis ! Lacto terroriste ! » Des CRS ont été envoyés pour évacuer les occupants. (...)