Le Sénat a validé la proposition du gouvernement de supprimer 4 000 postes d’enseignants dans le budget 2026. La droite et le centre justifient cette trajectoire par la forte baisse du nombre d’élèves due à des changements démographiques, tandis que la gauche aurait préféré profiter de cette dynamique pour augmenter le nombre d’enseignants par élèves.
C’est historique, l’enseignement n’est plus le premier budget de l’Etat. Alors que la Défense a supplanté l’Education nationale dans le classement des dépenses de l’Etat, la suppression de plus de 4 000 équivalents temps plein (ETP), dont 2 400 dans le premier degré et 1 600 dans le second, est prévue dans le budget 2026. Le rapporteur des crédits de l’enseignement, Olivier Paccaud (LR) avait même un temps pensé accélérer cette trajectoire en supprimant 4 000 ETP supplémentaires, ce qui aurait porté le total de suppressions de postes d’enseignants à 8 000 en 2026 (voir notre article).
Mais le sénateur LR a finalement retiré sa proposition pour se ranger derrière « le choix mesuré du gouvernement » par rapport à une suppression de postes strictement proportionnelle à la chute du nombre de naissances, qui aurait représenté plus de 9 000 ETP. Les écoles primaires accueilleront en effet 110 000 élèves de moins cette année, et cette tendance se poursuivra dans les décennies à venir, a tenu à rappeler Édouard Geffray, ministre de l’Education nationale.
Baisse démographique : l’occasion de faire des économies ou d’augmenter le taux d’encadrement
« Est-ce que ce n’était pas l’occasion d’améliorer le taux d’encadrement dans nos établissements scolaires ? » a interrogé le sénateur RDSE Christian Bilhac, alors que la gauche a de son côté dénoncé l’hypocrisie de la justification par la baisse démographique. « Pendant des années les effectifs n’ont cessé d’augmenter et pourtant les postes disparaissaient de la même façon. Et on devrait croire que seule la démographie guide vos choix budgétaires ? Ce n’est pas sérieux », a ainsi tancé Colombe Brossel (PS). (...)