
En route pour le sommet de l’Alliance atlantique, le président des États-Unis a refusé de s’engager à respecter l’article 5, qui prévoit la défense collective des pays membres de l’OTAN.
À bord d’Air Force One le président américain est resté évasif sur l’attitude des États-Unis en cas d’attaque d’un des membres de l’Alliance.
L’article 5 du traité de l’Otan peut "se définir de plusieurs façons", a-t-il lâché à des journalistes, à propos de la pierre angulaire de l’Alliance. Cet article pose le principe de défense mutuelle : si un pays membre est attaqué, tous les autres se portent à son secours.
En réponse, mardi soir, Mark Rutte, le secrétaire général de l’Oran, s’est voulu rassurant : "je n’ai pas de doute sur l’engagement" des Américains au sein de l’Otan.
Augmentation des dépenses de Défense
Rarement les retrouvailles annuelles des 32 membres de l’Alliance atlantique se seront tenues au carrefour de tant de conflits : guerre en Ukraine, à Gaza, et fragile cessez-le-feu entre l’Iran et Israël. Et face à cela, tout semble avoir été fait pour ne pas contrarier le président américain.
Trois jours après le bombardement américain des sites nucléaires iraniens, Donald Trump a atterri mardi soir à La Haye, casquette USA blanche vissée sur le crâne.
Le président américain a rejoint un dîner de gala, à l’invitation du roi des Pays-Bas, puis participera mercredi matin à une séance de travail entre chefs d’État et de gouvernement, condensée en moins de trois heures.
Afin d’éviter les déconvenues, ce court sommet se résume à un message simple, attendu dans une déclaration finale de quelques paragraphes seulement.
Aiguillonnés par Donald Trump, les membres de l’Otan vont s’engager à augmenter drastiquement leurs dépenses en matière de défense, pour atteindre au moins 5 % de leur PIB à l’horizon 2035 - 3,5 % de dépenses militaires stricto sensu, et 1,5 % supplémentaire pour la sécurité au sens large.
Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la menace de la Russie, capable selon lui de "réussir une attaque" contre un pays de l’Alliance dans les cinq ans à venir. Le Kremlin dénonce pour sa part la "militarisation effrénée" de l’Otan. (...)
(...) Afin de s’attirer les bonnes grâces du président américain, Mark Rutte lui a adressé juste avant le sommet un message dithyrambique, que Donald Trump n’a pas manqué de diffuser sur ses réseaux sociaux.
Les bombardements américains en Iran ? Une "action décisive", "vraiment extraordinaire" et que "personne d’autre n’avait osé faire", a lancé le patron de l’Otan. (...)
Après le sommet de La Haye, "l’Europe va payer un prix ENORME" pour financer sa défense "comme elle le devait" et "ce sera votre victoire", a encore écrit Mark Rutte à Trump, qui critique si souvent les "mauvais payeurs" européens.
"L’Europe de la défense s’est enfin réveillée", a aussi affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Suffisant pour éviter un coup de semonce du président américain ? "Trump voudra-t-il un clash ? C’est une inconnue totale", reconnaît Camille Grand, ancien responsable de l’Otan et expert de questions de défense.
Zelensky "dans une situation difficile"
Au cœur de ce grand raout international, la "probable" rencontre de Donald Trump avec le président ukrainien va focaliser l’attention, quatre mois après l’humiliation subie par Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale.
Quel message veut-il lui faire passer ? "Je lui dirai ’comment ça va ?’. Il est dans une situation difficile, il n’aurait jamais dû se trouver là", a souligné Donald Trump dont les relations avec Volodymyr Zelensky sont compliquées.
Au Canada, le récent sommet du G7 - le club des grandes démocraties industrialisées - avait été marqué par le départ anticipé du locataire de la Maison Blanche et l’absence de déclaration commune dénonçant l’"agression russe" en Ukraine. Contrairement aux années précédentes quand Joe Biden était à la tête des États-Unis.
En quittant la Maison Blanche mardi, Donald Trump s’est en outre montré très en colère après la rupture du cessez-le-feu entre l’Iran et Israël. (...)