
Après plus de 60 heures de détention, selon nos informations, les huit membres de l’équipage de la Madleen devraient être expulsés d’Israël sous 24 à 48 heures. Pour rappel : dans la journée du mardi 10 juin, tous sont passés devant un juge, accompagnés de leurs défenseurs.
Cette décision mettrait fin à une détention arbitraire et illégale, accompagnée, toujours selon nos informations, de maltraitances et de pressions. Tout d’abord, le Madleen a été intercepté dans les eaux internationales, espace sur lequel Israël n’a aucune autorité. Un point au cœur de la plaidoirie des avocats, mais pourtant évacué par la juridiction israélienne chargée de statuer : « on ne discutera pas de ça », aurait indiqué la juge. Pendant l’accostage du voilier, Yanis Mhamdi, clairement identifié comme journaliste, a été braqué avec une arme de guerre par les soldats israéliens. Une pratique d’intimidation violente et indigne.
Selon le témoignage de Baptiste André, médecin français présent sur le bateau mais expulsé d’Israël suite à sa signature d’un document coercitif et mensonger (voir ici), les services de l’immigration, selon nos informations recoupées, ont privé de sommeil l’équipage de la Madleen, en diffusant de la musique forte accompagnée de danses. L’accès aux sanitaires étaient très difficiles et contrairement aux affirmations des autorités israéliennes, l’accès à l’eau et à la nourriture l’a aussi été. Selon le témoignage d’Omar Faiad, le second journaliste présent à bord et expulsé via le même procédé, les autorités israéliennes auraient menacé physiquement la députée européenne Rima Hassan pour la forcer à signer le premier document d’expulsion : « Je vais t’écraser la tête contre le mur si tu ne signes pas ».
Malgré les dires du ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot et les communiqués de son ministère, les services consulaires ne sont rentrés en contact avec un proche de notre journaliste Yanis Mhamdi que ce mercredi 11 juin au matin. (...)
Enfin, nous exprimons notre consternation face à la position du gouvernement exprimée par François Bayrou ce mercredi 11 juin, en face de la représentation nationale. Alors que le monde entier observe la disparition imminente du peuple gazaoui sous les bombes et la famine sciemment organisée, le premier ministre a jugé adéquat d’évoquer le « pogrom du 7 octobre » censé expliquer pour lui une situation de génocide apparemment inéluctable, dédouanant ainsi Israël de ses effroyables responsabilités. François Bayrou a ensuite choisi de moquer les humanitaires de la flottille, présentés comme « huit militants » en oubliant de mentionner que notre journaliste Yanis Mhamdi est retenu par Israël malgré son statut et en toute illégalité. L’homme a ensuite dénoncé une démarche « d’instrumentalisation » militante « à laquelle nous ne devons pas nous prêter ». Se soumettant dès lors à la rhétorique israélienne et à l’extrême droite messianique, au détriment de ses propres ressortissants. Une honte. (...)