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France24/AFP
Argentine : après une journée de heurts, Milei obtient un feu vert au Sénat sur ses réformes
#Argentine #Milei #resistances #manifestations #repression
Article mis en ligne le 15 juin 2024
dernière modification le 13 juin 2024

Le plan de réforme en profondeur de l’État argentin par le président ultra-libéral Javier Milei a franchi une étape clé mercredi 12 juin au Sénat, qui a approuvé son projet révisé, après une journée marquée par des émeutes qui ont fait une dizaine de blessés.

"Pour les Argentins qui souffrent, qui attendent, qui ne veulent pas voir leurs enfants quitter le pays [...], mon vote est affirmatif", a déclaré Victoria Villarruel, la présidente du Sénat et également vice-présidente du pays, dont le vote a été déterminant.

Les violences ont débuté lorsque les manifestants ont tenté de déborder le cordon de sécurité mis en place autour de la Chambre des députés, où doit désormais retourner la loi dite "omnibus".

Sept personnes, dont cinq députés d’opposition, ont été soignées à l’hôpital, selon le ministère de la Santé, après avoir été aspergées de gaz lacrymogènes. Des voitures ont été incendiées et la police a riposté à des jets de projectiles par des tirs tendus de balles en caoutchouc et des lances à eau.

Au moins dix personnes ont été arrêtées et neuf policiers ont été blessés, a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère de la Sécurité. À la tombée de la nuit, les forces de l’ordre finissaient de reprendre le contrôle des rues. La présidence argentine a dénoncé "les groupes terroristes qui, à l’aide de bâtons, de pierres et même de grenades, ont tenté de perpétrer un coup d’État".

"100 ans en arrière"

Les sénateurs débattaient depuis mercredi matin de la nouvelle version de la loi phare du gouvernement Milei, rejetée dans sa forme originale de 600 articles, et adoptée avec des changements majeurs en 238 articles par la Chambre des députés en avril.

Parmi les concessions d’un exécutif devenu plus pragmatique au fil des mois : le nombre des privatisations, passées d’une quarantaine dans la version initiale à moins de dix, dont celle toujours sur la table de la compagnie aérienne publique Aerolineas Argentinas. Le projet de flexibilisation du marché du travail était aussi débattu par les sénateurs. Et une réforme fiscale, initialement partie de la loi omnibus, a été dissociée pour être discutée à part, dans la même session.

Le sénateur d’opposition Mariano Recalde a estimé que ce projet de loi, les réformes du travail en particulier, "nous ramènent au siècle dernier, lorsque l’employé n’avait aucun droit". "Nous ne pouvons pas croire qu’en Argentine, nous discutons d’une loi qui nous ramènera 100 ans en arrière", a renchéri parmi les manifestants Fabio Nunez, un avocat de 55 ans. (...)

au-delà des tribulations législatives, la "thérapie choc" d’austérité promise – le "plus grand ajustement budgétaire de l’histoire de l’humanité", comme Javier Milei aime à le répéter – est bel et bien à l’œuvre depuis décembre, entre dévaluation brutale du peso (qui perd 54 % de sa valeur), prix et loyers "libérés" de toute régulation, fin des subventions aux transports, à l’énergie, gel des chantiers publics, coupes budgétaires tous azimuts, etc.