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Vivement critiqué, le groupe pharmaceutique Bayer propose de discuter avec les ONG
Article mis en ligne le 6 février 2014

Geste sincère ou pure stratégie ? Le nouveau directeur de communication du groupe allemand de chimie et de pharmaceutique Bayer vient d’inviter à discuter l’association qui dénonce depuis des décennies les dangers des activités de la firme.

C’est la première fois depuis les 35 ans d’existence de la « Coordination contre les méfaits de Bayer » que l’entreprise – qui produit notamment pesticides et OGM – cherche à rencontrer ses détracteurs. Le directeur de la communication, Herbert Heitmann, qui œuvrait avant pour la communication de Shell, souhaite, selon un communiqué de l’association du 5 février, « apprendre quels sont leur objectifs » et voir s’il est possible de « travailler ensemble ».

Cette velléité d’ouverture est une première. Par le passé, Bayer a plutôt pris l’habitude d’attaquer l’association citoyenne. En 1987, le groupe allemand porte plainte contre un tract qui dénonçait son « avidité sans limite » au mépris de la démocratie et des droits humains. La Coordination contre les méfaits de Bayer obtient finalement gain de cause devant le tribunal constitutionnel allemand, la plus haute juridiction du pays. Ce n’est pas encore assez haut pour le géant de la biotechnologie. L’année dernière encore, Bayer contraint une association écologiste allemande à retirer de son site un texte qui dénonce les effets nocifs d’un pesticide de la famille des néonicotinoïdes sur les abeilles, alors même que l’Autorité européenne de sécurité des aliments a pointé en janvier 2013 un certain nombre de risques que représentent ces insecticides pour les abeilles, voir l’article de Sophie Chapelle à ce sujet.

« 150 ans des dommages à la santé humaine »

La coalition allemande reste donc méfiante face à la proposition du communicant. (...)

Plutôt qu’une proposition vague de rencontre, la Coordination contre les méfaits de Bayer demande donc, comme depuis 35 ans, des avancées concrètes sur les risques environnementaux entrainés par les activités du groupe, l’utilisation des antibiotiques dans l’alimentation animale, ou les risques sanitaires de certains médicaments.