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Violences religieuses en Egypte : le péril venu de l’extérieur ?
Article mis en ligne le 12 mai 2011

Violences religieuses en Egypte : le péril venu de l’extérieur ?
En colère. Brandissant croix et effigies du Christ, des centaines de coptes crient leur indignation et leurs peurs.

Deux jours après des affrontements interconfessionnels sanglants dont ils ont été la cible, les chrétiens manifestent devant le bâtiment de la télévision d’Etat, au Caire.

Dans la foule, quelques musulmans sont venus soutenir leurs compatriotes. Un signe de solidarité, dans la continuité de l’union sacrée qui prévalait entre les deux communautés pendant la révolution.

Certains scandent encore ce slogan :

« Chrétiens, musulmans, une seule main ! »

Ce sont les salafistes, islamistes fondamentalistes, qui sont pointés du doigt par les Coptes. (...)

Selon Emad Gad, chercheur au centre d’étude stratégique d’Al-Ahram, le regain de la présence salafiste est l’oeuvre d’une main étrangère :

« Je pense que l’Arabie Saoudite est derrière ce phénomène.

Elle tente de rendre la dernière page de la révolution égyptienne noire et sanglante pour envoyer un message à tous les peuples de la région : si vous tentez de manifester pour faire tomber votre régime, alors vous allez faire face à l’insécurité, l’instabilité et peut-être même à la guerre civile !

[…] Tout le monde sait qu’en Egypte, si on veut détruire la révolution, il faut jouer avec la religion pour diviser la société entre chrétiens et musulmans. »

Bien qu’il n’y ait aucune preuve concrète de complot, un rapport officiel publié ce mercredi par une commission d’enquête formée par le Conseil National pour les Droits de l’Homme, accuse des membres de l’ancien régime d’Hosni Moubarak d’avoir provoqué les affrontements. (...)

L’ancien service de sécurité a été en partie purgé, mais beaucoup se demandent ce que sont devenus les quelques 3 000 officiers et le million d’informateurs qui travaillaient pour cette branche de la police.

De plus en plus d’Egyptiens se posent également des questions sur le rôle de l’armée. (...)

Et alors que les violences interreligieuses menacent la transition démocratique égyptienne, l’attention semble s’être détournée du sort du président déchu. Toujours hospitalisé à Charm el-Cheikh, en détention provisoire depuis près d’un mois, l’ancien raïs n’a pas encore été transféré dans une prison du Caire comme l’a préconisé le parquet, ni jugé, comme le réclamaient encore les militants pro-démocratie il y a un mois, place Tahrir.(...)
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