
En mai 68, le préfet de police de Paris, Maurice Grimaud, écrit une lettre aux policiers, avec une phrase restée célèbre : « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même ». Un passage curieusement supprimé dans la reproduction de la lettre qui a été faite, en mai 2018, dans la revue de la préfecture de police, « Liaisons ». (...)
Pourquoi en reparlons-nous aujourd’hui ? Parce que la lettre du préfet Grimaud a ressurgi récemment sur Twitter, où plusieurs internautes ont fait le parallèle entre mai 68 et le mouvement des gilets jaunes, estimant qu’en 2019 le discours de la préfecture de police de Paris était nettement moins apaisant.
Caviardage
Rebondissant sur cette conversation, le journaliste David Dufresne, à l’origine de « Allo Place Beauvau », a fait remarquer qu’un paragraphe de cette lettre, écrite en 68, manquait dans la reproduction qui en avait été faite en mai 2018, dans la revue « Liaisons », le magazine de la préfecture de police de Paris. Ce que CheckNews a pu vérifier en téléchargeant le magazine.
Lequel ? Précisément celui où le préfet écrit : « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. Il est encore plus grave de frapper des manifestants après arrestation et lorsqu’ils sont conduits dans des locaux de police pour y être interrogés. » (...)
Alors que la polémique sur les violences policières n’en finit pas d’enfler, les internautes se sont amusés de ce caviardage, intervenu six mois avant le début du mouvement des gilets jaunes.
Contactée, la préfecture de police de Paris n’a, pour l’heure, pas répondu à nos sollicitations.