
Le sérieux du travail du professeur Gherardi et de son équipe sur la maladie provoquée par les adjuvants aluminiques des vaccins est reconnu. Mais la recherche approfondie est empêchée, tandis qu’une ministre proche des firmes pharmaceutiques impose l’obligation de onze vaccins. 3e volet de notre enquête.
En décembre 2012, les malades de l’association E3M commencent une grève de la faim. Ils réclament des choses évidentes. Un, la reconnaissance de leur maladie. Deux, de l’argent pour des recherches. Trois, la remise sur le marché d’un vaccin DT-polio — obligatoire — sans aluminium. Car en effet, et c’est toujours le cas, on ne trouve pas en France, en cette fin 2012, de vaccin obligatoire sans sels d’aluminium. Alors même qu’il existe au moins un adjuvant parfaitement inoffensif, le phosphate de calcium, qui n’est pas utilisé.
Donc, une grève de la faim de gens affaiblis, malheureux et méprisés. Gherardi continue de son côté à tendre sa sébile dans l’espoir d’éclairer la « migration systémique et cérébrale » de l’aluminium vaccinal. La grève de la faim semble, dans un premier temps, débloquer la situation. Le ministère accepte le principe de nouvelles études, pilotées par l’Agence du médicament (ANSM, selon son acronyme), qui a pris la suite de l’Afssaps. On offre la somme de 150.000 euros, qui ne seront obtenus qu’en avril 2014, mais on exclut du travail l’équipe de Gherardi, seule à travailler sur la question depuis plus de quinze années. Le professeur est finalement réintégré grâce à de puissants coups de gueule de quelques élus, dont Laurence Cohen, présidente de la Commission des affaires sociales du Sénat.
Pendant trois ans, Gherardi travaille avec l’aumône qui lui a été octroyée. Aumône ? Comment réaliser un travail scientifique d’importance avec 150.000 euros ? (...)
Et voilà qu’en mars 2017, l’Agence du médicament (ANSM) réapparaît. Un débat a lieu dans le cadre de son conseil scientifique, et l’on s’écharpe à propos des résultats de Gherardi. Les experts réunis sont divisés, mais reconnaissent le sérieux du travail, et demandent dans un avis consultatif la poursuite des travaux et donc des financements.
« Cent vingt nouveaux vaccins, en majorité aluminiques, dans les “pipelines” de l’OMS »
Mais cet avis reste délicatement déposé sur une étagère jusqu’en septembre, quand le journal Le Parisien met les pieds dans le plat et accuse l’Agence d’avoir caché un débat essentiel. (...)
une révolution, celle des « effets non linéaires », est en cours. Il apparaît désormais certain que des doses plus faibles peuvent, dans certains cas, avoir des effets plus importants. Le peu d’aluminium contenu dans une dose vaccinale — ce n’est qu’une hypothèse — pourrait être la cause d’un grand désordre général. On peut, malgré l’ampleur de l’expression, parler de rupture paradigmatique. Un avant, et surtout, un après.
À ce stade, Gherardi ne réclame qu’un financement ridicule de 550.000 euros — qui montera à 670.000 euros — pour continuer un travail dont personne ne conteste le caractère scientifique. Mais l’Agence du médicament refuse son crédit, arguant qu’il lui faut s’adresser, ce qui peut se défendre, à l’Agence nationale de la recherche (ANR). Laquelle constate, dans un document en notre possession, l’excellence scientifique du projet, qui recueille 42 points sur un total possible de 45. Avant de pourtant refuser le financement, et de placer le tout dans une waiting list qui a l’apparence d’une impasse !
Il n’est que temps de rassurer ceux qui pourraient croire ici à une croisade contre la vaccination. Dans un texte récent qu’il nous a adressé, le professeur Gherardi insiste pour la centième fois sur les bienfaits de la vaccination, mais met en garde justement sur la crise de confiance. (...)
« Les faits sont têtus : les malades sont là »
Optimiste envers et malgré tout, après vingt années de mépris glacial, Gherardi nous écrit par ailleurs : « Les faits sont têtus : les malades sont là et on identifie deux nouveaux cas par mois dans le seul hôpital Henri-Mondor. La piste d’une susceptibilité génétique chez ces patients sentinelles est très forte, leur maladie existe chez le mouton et peut être reproduite avec l’administration des adjuvants seuls, les consciences s’éveillent chez nos collègues partout dans le monde et même chez nos adversaires qui, à la lecture de notre analyse critique des articles de référence, admettent (en privé) que tout doit être repris à zéro. » (...)
Est-il sain qu’une ministre de la Santé ait eu tant de liens, y compris financiers, avec l’industrie pharmaceutique ? Membre du conseil d’administration de l’Institut national du cancer (Inca) entre 2009 et 2011, madame Buzyn faisait partie en même temps du board de deux puissants labos, Novartis et Bristol-Meyers Squibb. Elle a en outre été rémunérée pour différents travaux par le laboratoire Genzyme, aujourd’hui filiale de Sanofi, entre 1998 et 2011. Comme Roselyne Bachelot en son temps. Pareillement. (...)
Et pendant ce temps, Gherardi attend toujours une aumône pour enfin aller au fond des choses. Ayant tout supporté depuis plus de vingt ans, il envisage de faire appel à nous, au vaste public qui souhaite enfin des réponses précises à une authentique question de santé publique. Cela pourrait prendre la forme d’un vaste crowdfunding, ce qui serait une première en France dans le domaine si ravagé de la recherche médicale. Pourquoi pas ?
Pour le reste, comment ne pas employer le mot de sidération ? Une ministre qui a été en partie payée, pendant des années, par des labos pharmaceutiques, décide sans argument majeur le passage à onze vaccins obligatoires, dont plusieurs contiennent de l’aluminium, sans que les parents aient le moindre choix. Pas de malentendu : nul n’accuse ici madame Buzyn de servir des amis. Mais la notion de conflit d’intérêts existe précisément pour couvrir la zone grise dans laquelle tant de mauvaises décisions sont prises. Or, il n’y a aucune urgence. Or, les questions posées par Gherardi sont non seulement légitimes, mais scientifiques. Comment écarter le doute avec tant de désinvolture après tant de scandales de santé publique ? Oui, le seul mot qui convient est celui de sidération.