Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
le Parisien
Urgences : à Aulnay, les patients priés d’aller ailleurs
Article mis en ligne le 22 mai 2019

Ce week-end, la direction de l’hôpital a demandé aux secours d’orienter les blessés et malades vers d’autres services d’urgence dans le 93.

Rien de tout cela à l’hôpital Ballanger. Cet établissement, l’un des plus importants d’Ile-de-France, référent pour l’aéroport de Roissy et la prison de Villepinte, souffre juste d’une… pénurie de blouses blanches.

« Début 2018, nous étions 26 médecins en équivalents temps plein. Aujourd’hui, nous sommes à 12,7 ! » s’alarme Laurence Martineau, cheffe des urgences.

Samedi soir, il n’y avait donc tout simplement pas assez de médecins pour soigner les malades arrivés en urgence. (...)

La direction du Samu 93 s’est opposée à la mise en place du « délestage » et pointe une « mauvaise solution » : « L’hôpital a les moyens de faire autrement, en réquisitionnant les médecins d’autres services. Délester Aulnay, c’est déplacer la crise vers d’autres hôpitaux, à Montfermeil, Bondy, et les cliniques privées du Blanc-Mesnil, du Vert-Galant qui n’ont pas les mêmes plateaux techniques pour traiter les infarctus ou réanimer des malades… » Christophe Prudhomme, médecin du Samu et délégué CGT, renchérit : « Si un rouage manque, tout le dispositif peut dérailler. On remet en cause la continuité du service public ! »

La direction de l’hôpital Ballanger assure que le délestage de samedi dernier n’a pas eu d’effet : « La prise en charge des patients s’est en partie faite sur la maison médicale de garde, dédiée aux pathologies bénignes ». Et si l’hôpital n’a pas réquisitionné de médecins, c’est « parce qu’il fallait assurer l’activité des autres services, déjà en tension ».

« Un délestage, je n’ai jamais vu ça en 18 ans de médecine », s’inquiète toutefois Laurence Martineau. Qui craint « une catastrophe sanitaire imminente », à l’approche de l’été. « Le planning des médecins est bourré de trous. »

La direction de Ballanger promet, d’ici juin, le recrutement de diplômés étrangers « faisant fonction d’internes ». Neuf externes doivent aussi arriver pour la période de juillet à octobre.

Quid des médecins titulaires, déficitaires aux urgences à raison d’au moins 13 équivalents temps plein ? « Les postes vacants sont ouverts, assure la direction. Mais il n’y a pas de candidat. »