Une heure durant, Alger leur semblait acquise. Ils étaient plus d’une centaine de manifestants pacifistes à avoir investi la place de la Liberté de la Presse en brandissant des mots d’ordre clairs, inscrits sur des banderoles : « Levée de l’état d’urgence », « Pour la liberté d’expression » ou encore « Ya mouwaten fekk el qouyoud » (citoyen, brise tes chaînes) ». Ils ont scandé Qassaman. Ils ont chanté Min Djibalina et ont donné de la voix en s’écriant à l’unisson : « Djazaïr hourra dimocratia ».
Il était 13h quand les premiers manifestants commençaient à occuper les lieux. Ils se sont appropriés la rue sous les yeux de badauds tantôt médusés, tantôt amusés par ce véritable « show citoyen ». Et c’était d’autant plus un « show » qu’il était le fait, au moins pour une partie, d’un nombre important d’artistes entre cinéastes, comédiens, écrivains, éditeurs, musiciens. Ils ont répondu à l’appel d’un collectif qui s’est créé sur facebook sous le nom de Mouvement pour la reconquête citoyenne (MRC). (...)
Rendez-vous est pris pour samedi prochain, même place, même heure. (...)