
..Pour prendre la mesure de l’imposture qu’il y a là, il faut entrer dans le détail des oublis, des pétitions de principe et plus généralement de l’idéologie qui fondent ses analyses et ses propositions.
....Le ton est ainsi donné d’emblée : il y aurait d’un côté le ressenti de ceux qui sont au quotidien dans les universités, de l’autre la réalité, que les membres du CDHSS – dont la grande majorité soit a entièrement déserté l’Université, soit y travaille dans des conditions particulièrement privilégiées –, connaissent bien entendu mieux que quiconque. Au nombre des évidences de cette « réalité » : l’avancée positive que constituent les réformes Pécresse.
Dès lors, le rapport peut bien insister sur la pluralité des opinions qui s’expriment au CDHSS, sur la liberté de discussion qui y a cours et sur sa volonté de recevoir des réactions de la part de la communauté universitaire, le cadre posé délimite étroitement l’espace de la réflexion...
...
– Le constat : le CDHSS fait comme si l’insertion des diplômés de SHS dans le monde du travail était d’une faiblesse inquiétante. Or nombre de statistiques ont montré ces dernières années – plusieurs présidents d’université l’ont rappelé récemment – que ces diplômés ont un bon niveau d’intégration, qu’ils trouvent à s’employer dans des secteurs divers, et plutôt mieux que ceux venant d’autres filières.
– Le principal présupposé : l’enseignement d’une discipline sclérose la pensée et nuit à la capacité d’adaptation des étudiants. Faut-il rappeler qu’une véritable formation exigeante dans une discipline permet d’acquérir la rigueur intellectuelle et les capacités d’analyses et de synthèse que l’on mettra en œuvre dans des métiers différents ?...
...L’ambition déclarée de mettre les universités au niveau international dans le cadre de la « mondialisation » est inséparable, on le voit, d’un rétrécissement des horizons vers les enjeux et les besoins locaux, ce qui est un aspect essentiel de la création d’un « marché de la connaissance »...