Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Tunisie - Grève de la faim pour le port du niqab, regain de tension sociale 18 Janvier 2012
communiqué de l’Agence France-Presse et le point de Habib Mellakh, sur la situation à la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
Article mis en ligne le 21 janvier 2012

Cinq étudiantes ont entamé une grève de la faim mercredi à Tunis pour revendiquer le port du niqab durant les examens, faisant monter d’un cran la tension à l’université quand dans le même temps resurgit la contestation sociale en province, a-t-on constaté.
La grève a été annoncée à la presse par Mohamed El Bakhti, porte-parole d’un groupe salafiste très actif à la Faculté des Lettres de la Manouba.

Selon lui, les cinq étudiantes observeront une grève "illimitée" en dehors de la faculté, dans un "lieu privé sous surveillance médicale".

Pendant ce temps, a-t-il ajouté, le groupe poursuivra son sit-in de protestation dans l’enceinte de l’établissement.

Le doyen de cette faculté, Habib Kazdaghli, a indiqué mercredi à l’AFP qu’il allait demander l’évacuation du groupe de protestataires avant le démarrage des examens semestriels prévu le 24 janvier, soit avec trois semaines de retard.

"Nous allons nous mobiliser pour cela, tout le corps enseignants, y compris les professeurs retraités sont volontaires pour prêter main forte durant la période de examens" et sauver l’année pour les 13.00 étudiants inscrits.

Quatre cours ont été suspendus mercredi, des salafistes ayant voulu forcer l’entrée en salle de cours d’une étudiante en niqab, un voile noir dissimulant entièrement le corps et le visage, interdit par le conseil scientifique de la faculté.

"Les conditions d’examens ne seront pas bonnes tant que ce groupe agira impunément sur le campus, perturbant le déroulement des épreuves par leurs discours, chants et appels à la prière par haut-parleurs", a noté M. Kazdaghli.

Ces partisans du niqab avaient occupé les locaux de la faculté, obligeant la direction de l’établissement à suspendre les cours du 6 décembre au 9 janvier.

Par ailleurs, la presse a fait état de violences à la faculté des Lettres de Sousse (140 km au sud-est de tunis) entre des étudiants islamistes et leurs camarades de gauche, ces derniers observant un sit-in pour réclamer une bourse.

A Jendouba (nord-ouest de Tunis), l’une des nombreuses régions touchées par le chômage, où la contestation s’amplifie, trois gendarmes ont été blessés et leur véhicule endommagé mercredi par des pierres lancés par habitants, lorsqu’ils ont tenté de dégager une route bloquée par des lycéens en colère.

Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
(Tunis, le 16 janvier 2012)

Nouvelle escalade dans la crise à la faculté

Tandis que les enseignants et le personnel administratif et ouvrier ne ménagent aucun effort pour assurer les cours et préparer les examens du premier semestre malgré les perturbations, les provocations et les menaces et que le mouvement de soutien aux étudiantes intégralement voilées commence à s’essouffler en raison de la résistance de tout le personnel de l’institution, les sit-ineurs ont convoqué aujourd’hui une conférence de presse au cours de laquelle ils ont annoncé l’entrée de cinq étudiantes portant le niqàb dans une grève de la faim à partir de demain. Cette nouvelle escalade dans la crise augure d’un durcissement de la position des sit-ineurs après l’accalmie relative qu’a connue aujourd’hui la faculté. L’administration n’a en effet relevé que l’annulation de deux cours dont le déroulement a été saboté par les sit-ineurs selon le scénario décrit dans les bulletins précédents. C’est le calme annonciateur de la tempête.
Pendant ce temps, les membres du conseil scientifique, les directeurs de département, les présidents de jury, les présidents des masters, le secrétariat général, le service des examens sont à pied d’œuvre pour la réussite des examens semestriels et ils ont entamé la préparation de la session de janvier tout en sachant que son déroulement peut être compromis par la présence des sit-ineurs et la nouvelle escalade. C’est pourquoi l’assemblée générale syndicale du 12 janvier a insisté sur l’urgence qu’il y a à réunir les conditions nécessaires à la tenue des examens : un texte clair et précis signé par le ministre entérinant la décision des conseil scientifiques de l’université tunisienne d’interdire le port du niqàb ou de tout autre voile pendant les cours, les salles d’examen et les séances d’encadrement, l’évacuation des sit-ineurs et la protection des examens par un dispositif sécuritaire opérant devant la faculté et dans ses alentours pour empêcher le sabotage des épreuves par des étrangers.
Ce sont ces revendications que transmettra le bureau national de la FGESRS au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique demain à l’occasion d’une séance de négociations au cours de laquelle d’autres problèmes de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique seront abordés et discutés.

Habib Mellakh, universitaire, syndicaliste.
Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
(...)

Ebuzzing