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Attac France/communiqué, jeudi 11 janvier 2024
Pour en finir avec les violences policières et pour la défense des libertés publiques - (2024 - 2025)
#violencespolicieres
Article mis en ligne le 15 septembre 2025
dernière modification le 12 septembre 2025

Les organisations et participant·es au meeting du 11 janvier 2024 à la Bourse du Travail de Lyon – jour du procès du commissaire Souchi responsable de la charge policière ayant failli couter la vie à Geneviève Legay – interpellent les pouvoirs publics sur la mise en œuvre de mesures urgentes et nécessaires pour en finir avec les violences policières et les atteintes aux libertés publiques.

Déclaration des participant·es au « Procès des violences policières »

L’affaire Geneviève Legay est une occasion rare, judiciaire et médiatique, de faire non seulement le procès symbolique des violences policières, mais aussi de pointer les défaillances de l’État et la responsabilité du gouvernement en matière de maintien de l’ordre.

Telle une caisse de résonance, le meeting organisé à l’occasion du procès du commissaire Souchi vise à mettre la lumière sur la doctrine du maintien de l’ordre française décriée jusque dans les plus grandes instances internationales. Pendant les mobilisations retraites, antibassines ou bien encore suite au meurtre de Nahel, les alertes concernant les violences policières et les libertés d’expression et de manifestation de l’ONU (1), du Conseil de l’Europe et même de la Maison Blanche (2) imposent de poser la question largement. Au-delà du péril sérieux que font peser les violences policières et les atteintes aux libertés publiques sur la démocratie, c’est de l’intégrité physique, du sort et de la vie des gens dont il est question.

La politique répressive de l’État s’exprime par le déploiement de techniques et d’opérations de maintien de l’ordre qui intimident, blessent, mutilent, pouvant aller jusqu’à la mort. Si le problème est, de façon inacceptable, ordinaire et pas nouveau dans les quartiers populaires, les zones rurales et périurbaines appauvries et les territoires ultramarins, il s’est étendu de façon spectaculaire aux mouvements de contestation écologique et sociale.

Et cela ne va pas s’améliorer. Le gouvernement garde le cap d’une politique injuste qui creuse les inégalités sociales, exacerbe les discriminations, et qui fait le lit de l’extrême-droite. Une politique imposée par des méthodes autoritaires et une répression féroce dans les quartiers comme dans les manifestations. Cette dérive autoritaire a été rendue possible par un usage abusif et biaisé des lois sécuritaires et de maintien de l’ordre qui se succèdent depuis 2017.

Pour une démocratie véritable, et la capacité pour la population de revendiquer le droit à une vie digne et d’exprimer son opposition et des revendications, nous interpellons les pouvoirs publics sur la nécessité de :

abroger la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ; réformer en profondeur la police, ses techniques d’intervention et son armement ; remplacer l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ; créer un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et renforcer les moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police ; mettre en place un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l’ensemble du territoire pour rétablir les services publics, le financement des associations et des centres sociaux ; assurer le respect des libertés associatives, syndicales, du droit de grève, du droit de manifester et de la liberté d’expression.

Nous nous engageons à poursuivre les dynamiques en cours et à participer ou soutenir les mobilisations et initiatives qui contribueraient à la mise en œuvre de ces revendications, pour en finir avec les violences policières et pour la défense des libertés publiques.

Lire aussi :

 (Contre-Attaque)

10 Septembre : sauvagerie policière

Le gouvernement est démissionnaire, le Ministre de l’Intérieur n’a plus aucun mandat, et pourtant il se permet de continuer à déchaîner une sauvagerie policière absolue contre la population.

Le 10 septembre, de l’aube à minuit, 80.000 policiers et gendarmes ont passé leur journée à tabasser, gazer, humilier, les centaines de milliers personnes qui manifestaient pour une société plus juste.

Parmi les innombrables violences policières : de très nombreux passages à tabac à Paris, un blessé grave avec des séquelles suite à un tir de canon à eau à pleine puissance à Montpellier, un adolescent qui s’est fait casser le nez en lui cognant la tête au sol avant de l’embarquer à Nantes, des enfants suffoquant dans les gaz, des cyclistes gazés à bout portant, un agent de la BAC qui a jeté une bouteille en verre sur les manifestants, des coups au sol…

Pourtant, les actions et manifestations étaient d’un grand calme : la plupart du temps il s’agissait simplement de bloquer la circulation ou de se rassembler. Plus nous sommes sages, plus ils nous écrasent.

C’est une démonstration supplémentaire que la violence d’État n’a aucun lien avec le niveau de « violence » du mouvement social. La répression n’est pas une « réponse », mais un choix politique. (...)