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France24/AFP
Des dizaines d’Américains congédiés pour avoir critiqué Charlie Kirk après son assassinat
#USA #Trump #extremedroite #licenciements #CharlieKirk
Article mis en ligne le 15 septembre 2025

Aux États-Unis, des dizaines de personnes ont été licenciées après avoir publié sur les réseaux sociaux des messages critiquant Charlie Kirk, l’influenceur pro-Trump assassiné mercredi. Ces renvois, souvent consécutifs à des signalements anonymes, tranchent avec la volonté du mouvement Maga d’ériger la liberté d’expression en droit suprême.

Des dizaines de personnes ont perdu leur emploi aux États-Unis après avoir posté un message sur les réseaux sociaux critiquant Charlie Kirk, le militant ultraconservateur assassiné mercredi 10 septembre. Depuis mercredi, des employés d’écoles publiques, des pompiers ou encore des militaires ont fait les frais d’un climat de délation, étant brutalement renvoyés de leur travail.

C’est le cas de Laura Sosh-Lightsy, employée d’une université publique du Tennessee, dans le sud des États-Unis. Juste après l’assassinat par balle de l’influenceur pro-Trump de 31 ans, fauché sur un campus universitaire dans l’Utah, elle écrit sur Facebook : "La haine engendre la haine. ZÉRO sympathie."

Dans la foulée, une sénatrice républicaine, Marsha Blackburn, dénonce sa publication : "Cette personne devrait avoir honte (...). Elle doit être virée de son poste." Effet immédiat : l’université annonce son licenciement.

Dans un pays ultrapolarisé, englué dans la violence politique, ils sont nombreux à traquer en ligne les détracteurs de Charlie Kirk. Le porte-voix de la jeunesse trumpiste était autant adulé que honni pour ses propos proarmes, antiavortement, antimigrants ou sa rhétorique virulente sur les minorités ethniques. (...)

Ils passent au peigne fin les comptes aux commentaires acerbes : "Téléchargez leur photo de profil, comparez-la avec leur profil LinkedIn, trouvez leur lieu de travail, appelez leur employeur et laissez des avis Google", enjoint ainsi l’influenceur conservateur Joey Mannarino.

L’assassinat de Charlie Kirk a pourtant été condamné de manière unanime par la classe politique américaine, à droite comme à gauche. Mais le président Donald Trump a, quelques heures seulement après les faits, pointé du doigt l’influence de la "gauche radicale".

Son ministre de la Défense, Pete Hegseth, a ordonné à ses services d’identifier tout membre de l’armée qui se serait moqué ou réjoui de l’assassinat du héraut de l’Amérique chrétienne et traditionaliste. Un paradoxe pour ce pouvoir républicain qui ne cesse d’ériger la liberté d’expression en droit suprême.

Le sous-secrétaire d’État américain, Christopher Landau, a lui déclaré que "les étrangers qui glorifient la violence et la haine ne sont pas les bienvenus dans notre pays. J’ai été dégoûté de voir certains sur les réseaux sociaux louer (...) ou minimiser cet événement, et j’ai demandé à nos agents de prendre les mesures appropriées".

"N’hésitez pas à me partager de tels commentaires formulés par des étrangers", a-t-il ajouté.

Arrêté jeudi soir, le meurtrier présumé, Tyler Robinson, est suspecté d’avoir gravé des messages à tonalité antifasciste sur les cartouches de son fusil de chasse. De quoi l’étiqueter comme un tueur "d’extrême gauche" pour une grande partie de la droite américaine.

Un enseignant de l’Oklahoma, dans le sud des États-Unis, a écrit : "Charlie Kirk est mort de la même façon qu’il a vécu : en faisant ressortir le pire chez les gens." Depuis, l’enseignant fait l’objet d’une enquête menée par le ministère de l’Éducation de l’État, qui a qualifié ses propos d’"odieux". (...)

La militante d’extrême droite Laura Loomer, réputée avoir l’oreille du président républicain, est devenue le fer de lance de cette offensive visant à réduire au silence les critiques de Charlie Kirk. (...)