
Depuis vendredi 11 mars, des images de désolation nous parviennent du Japon. Séismes, tsunami et alerte nucléaire menacent la troisième puissance économique mondiale. Mercredi 16 février, le dernier bilan provisoire des victimes s’élevait à 3.600 morts et 7.758 personnes étaient portées disparues, sur une population totale estimée en 2009 à 127.560.000 habitants (source Banque Mondiale). Des centaines de milliers de personnes ont dû quitter leurs logements, détruits ou menacés par des risques nucléaires.
Quelques heures seulement après l’annonce du tremblement de terre, suivi de plusieurs vagues dévastatrices, le Secours Populaire a lancé un appel aux dons, indiquant dans un communiqué :
Deux jours après le séisme, la Croix Rouge française a elle aussi choisi d’appeler à la générosité, et la Fondation de France a annoncé l’ouverture d’un fonds de solidarité [PDF].
En revanche, les ONG dites urgentistes telles que Médecins sans Frontières n’ont fait aucune annonce, malgré la présence d’une dizaine de leurs membres sur place.(...)
La richesse du Japon constitue le principal argument de ceux qui refusent que les citoyens soient sollicités financièrement. D’accord pour une solidarité au niveau des Etats, disent-ils en substance, mais quel intérêt pour les ONG de se déployer sur le terrain ?(...)
A bien y regarder, le message délivré par les organisations humanitaires françaises ne rentre pas en contradiction avec cette vision. La Croix Rouge française sollicite ses donateurs uniquement dans une optique de partenariat avec la Croix Rouge Japonaise et la Fondation de France, fidèle à son fonctionnement habituel, attribuera les fonds recueillis à des projets portés par des associations japonaises, nous assure-t-on.
Seul le Secours populaire tient un discours un peu différent. Même si l’association compte intervenir avec la fondation Renata en guise de partenaire local, elle n’apparaît pas seulement comme un intermédiaire financier entre les Français et des organisations japonaises. "Nous sommes actuellement en train d’évaluer les besoins, explique Ismail Hassouneh, secrétaire national en charge de la solidarité mondiale. Au début, notre aide d’urgence sera apportée aux familles déplacées et aux personnes âgées qui se trouvent dans les foyers."(...)
pour l’heure, le gouvernement japonais n’a pas fait d’annonce dans ce sens. Seul le maire de Koriyama, une petite localité située dans les environs de la centrale de Fukushisma, a indiqué publiquement le 16 mars : "J’aimerais lancer un appel au monde : nous avons besoin d’aide."(...)
Certes, l’étendue des dégâts au Japon justifie pleinement l’émotion ressentie à travers le monde. Mais l’action des ONG étrangères ne peut répondre à une seule logique compassionnelle au risque d’être taxée, sur un plus ou moins long terme, de stratégie de communication (...)