
Alors qu’une réplique du séisme du 11 mars a de nouveau frappé le Japon, à 400 km de Tokyo, jeudi au soir, nous avons demandé aux riverains vivant là-bas dans quel état ces secousses à répétition les mettent. Nous leur avons aussi demandé comment ils s’informent, s’ils ont confiance dans le discours des autorités. Voici le témoignage de V.B.
’essaie de garder, au moins en façade, le moral afin de rassurer les miens en France.
Mais il faut bien reconnaître que c’est une situation particulièrement épuisante. Pour ma part, je ne dors pratiquement plus à cause du stress lié aux répliques. Trois, quatre heures par nuit grand maximum, avec les conséquences que cela peut avoir en termes de moral et de capacité de travail.
J’ai deux grandes fissures dans les murs de mon appartement à Tokyo qui y sont probablement pour quelque chose.
Il est effectivement très difficile de se projeter dans le futur ici, sauf à adopter la philosophie locale, le fatalisme à la japonaise que résume bien le leitmotiv « shikata ga nai » (« on n’y peut rien, il n’y a rien à y faire »). Je pense probablement partir aussitôt que j’aurai pu trouver un travail ailleurs.(...)