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Taxe sur les transactions financières : à quoi joue Moscovici ?
Article mis en ligne le 14 novembre 2013

Au nom des intérêts boursiers nationaux, Bercy a enterré un amendement des députés au budget 2014 qui aurait durci la taxe sur les transactions financières.

La déclinaison française de la "taxe Tobin," du nom de l’économiste américain qui le premier imagina de taxer la spéculation internationale, mise à l’agenda à la fin de la présidence de Nicolas Sarkozy, a une charge symbolique très forte. L’initiative du rapporteur socialiste du budget Christian Eckert visait à appliquer ce prélèvement de 0,2 % chaque fois qu’un titre change de mains (intra-day), et non plus une seule fois, en fin de journée.

Le CAC 40 en colère

Le but : gonfler les trop maigres recettes de la taxe (600 millions d’euros en 2013 contre 1,6 milliard espérés au départ) et décourager le "trading à haute fréquence", qui revient à multiplier les transactions (et les micro-plus-values) sur un titre. Mais l’initiative des députés a été vivement critiquée par les grands acteurs financiers français, dont les arguments ont fait mouche à Bercy. Les mouvements "intra-day" représentent "40 % des transactions sur les titres des entreprises françaises. La liquidité de la place financière sera amputée (...), l’accès aux capitaux plus onéreux" si l’amendement est adopté, a fait valoir le ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve.

L’argument est balayé par Alexandre Naulot, spécialiste du sujet de l’ONG Oxfam, pour qui l’indice vedette, le CAC 40, est "en situation de surliquidité", c’est-à-dire que "le nombre de transactions réalisées par les teneurs de marché est disproportionné". "On est clairement dans le domaine de la spéculation, pas dans celui de l’investissement, et encore moins du financement de l’économie réelle et des PME", s’indigne-t-il. Reste que l’abondance des transactions, spéculatives ou non, est décisive pour l’attractivité d’une place boursière, alors même que la France cherche justement à préserver la sienne. (...)