Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Révolution Permanente
Suicide d’une jeune interne : l’hôpital public en détresse
Article mis en ligne le 30 janvier 2018

L’intersyndicale annonçait le 25 janvier sur Twitter le suicide de Marie, interne dans le service de dermatologie d’un grand hôpital parisien. La jeune fille qui s’est donnée la mort chez elle une fois son service terminé vient s’ajouter à la macabre liste, qui élève à une dizaine le nombre d’internes qui se sont suicidés depuis janvier dernier.

Bien que la famille ait elle-même rappelé un « terrain médical défavorable », il est essentiel de rappeler la pression des conditions de travail qui pèsent structurellement sur l’équilibre psychique des internes en médecine : études longues, sélectives et ultra-compétitives ; heures qu’on ne compte plus ; exposition répétée à la douleur et la détresse des patients…

Ainsi, dans un communiqué de l’ISNI intitulé « Lettre à Marie », Pierre Haman – président de l’ANEMF entre 2011 et 2012 – insiste sur le caractère endémique et structurel des souffrances psychiques pouvant conduire à des drames et qui ont explosé ces dernières années : « C’est devenu une habitude pour nous, jeunes médecins, en formation, d’apprendre le suicide d’un confrère, d’une consœur, de nos collègues médicaux, paramédicaux dont l’encadrement des risques psycho-sociaux n’est pas à la hauteur. »

« On nous apprend à soigner, mais pas à prendre soin de nous » témoigne ainsi un interne en médecine dans une enquête menée sur la santé mentale des jeunes médecins, et qui faisait état d’un constat alarmant. On y apprend en effet que 66 % des jeunes médecins souffrent d’anxiété contre 22% pour la moyenne nationale, ou encore que près de 28% des soignants ont connu un épisode dépressif, là où on atteint les 10% dans la population globale. D’où le mot d’ordre en forme de cri de détresse relayé à l’époque par cette même étude : « gardons en vie les médecins que nous formons. » (...)