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« Soigner l’humain (manifeste pour un juste soin pour un juste coût) », de Claire Georges
Article mis en ligne le 20 janvier 2016
dernière modification le 15 janvier 2016

Parmi les bonnes nouvelles, la parution aux éditions de l’EHESP de Soigner l’humain (manifeste pour un juste soin pour un juste coût), de Claire Georges de la PASS (permanence d’accès aux soins de santé) de Saint-Louis. On y retrouve beaucoup des idées du MDHP pour la prise en charge globale des patients (bio-psycho-sociale) contre la réduction du patient à un « porteur de maladie », contre l’hôpital entreprise et sa déviance managériale et contre le tout T2A .

Au fond ce livre illustre l’équation « prise en charge globale = dotation globale » et montre que la qualité suppose une personnalisation permettant une évaluation personnalisée mais échappant aux indices dits de qualité qui conduisent à soigner les indices plutôt que le malade. On peut lire « certains médecins hospitaliers eux mêmes orientent leur pratique en fonction de la T2A, devenant de véritables experts en codage » (page 239).
Bienvenue au club de la critique de la politique auto-réalisatrice du tout T2A ! Ceci-dit, ce livre illustre aussi les difficultés de notre combat : (...)

1) Il est teinté d’un fort corporatisme ignorant le combat mené depuis plus de 40 ans pour une « médecine intégrée » par des gériatres,des pédiatres, des psychiatres,des médecins généralistes prônant une pratique d’équipe, des spécialistes de la maladie chronique et tout particulièrement par les pionniers de l’éducation thérapeutique du patient… Seuls sont cités les spécialistes des soins palliatifs

Du coup les autres, tous les autres, sont vite rangés dans le même sac, de simples techniciens à la vision maculaire, accusés avant même d’avoir été jugés. (...)

2) Du coup le livre oscille entre d’une part la volonté de faire de la PASS, pratiquant la prise en charge globale financée par des MIG (dotation) un modèle à étendre à de nombreux autres services, comme y insistent plusieurs articles du livre et d’autre part le choix inverse de faire de la PASS , un centre de désencombrement de l’hôpital-entreprise comme le propose Jacques Barrier (« Les PASS permettent de fluidifier le fonctionnement (...)

Le débat est donc ouvert s’agit-il de « soigner l’humain » pour 80 % de l’activité hospitalière ou seulement à la marge, ou mieux l’action humanitaire ne pourrait-elle pas être utilisée comme un slogan marketing rentable financé par l’hôpital-entreprise de la même façon que les grands du CAC 40 ont leurs « œuvres » ? Merci à toutes et tous d’y contribuer malgré ces temps moroses de résignation.