Salarié.e.s du privé, agent.es du public, étudiant.es, depuis plusieurs années nous subissons de véritables dégradations de nos conditions de travail au détriment des besoins humains des personnes accompagnées, sans augmentations significatives de nos rémunérations, sans reconnaissance de nos métiers et du travail accompli. Nous faisons face à un management de plus en plus autoritaire, centré sur le chiffre et le rendement, entraînant une perte de sens insupportable. Tout cela conduit à des arrêts maladie, des burn-out, des ruptures conventionnelles, des démissions, des licenciements pour inaptitude…
Dans le privé, le contexte est inédit. Nous sommes informés d’initiatives de nos employeurs qui lancent des pétitions, des appels à manifestations, des plaidoyers pour la sauvegarde de nos métiers.
L’objectif » serait de défendre les salarié.es, mettre en lumière le manque d’attractivité et tenter de revaloriser nos salaires. Dans le même temps, ces mêmes employeurs s’organisent au sein de syndicats patronaux, afin de fusionner nos conventions collectives et tirer vers le bas nos conquis sociaux : diminution des congés trimestriels, introduction d’une part variable dans nos salaires, individualisation du salaire par des critères subjectifs à l’appréciation de l’employeur.
Même si nos directions nous appellent à manifester, comment pouvons-nous défendre nos revalorisations salariales avec ceux qui attaquent nos conventions collectives ! Alors que nos salaires sont quasi gelés depuis 30 ans, nos employeurs et le gouvernement voudraient conditionner, dans le cadre de la mission Laforcade, des augmentations de salaires à la casse de nos conventions. Un chantage intolérable !
Pour la fonction publique, la charge de travail ne cesse d’augmenter. Dans les services, les conditions de travail et le service rendu se dégradent, beaucoup de postes sont vacants ou supprimés. La loi de transformation de la fonction publique remet toujours plus en cause la qualité du service et les conditions de travail, alors que la crise sanitaire a mis en lumière la nécessité de se doter de services publics de qualité, détachés de toute considération marchande.
Alors que les salarié.es et les agent.es sont précarisé.es, les étudiant.es ne sont pas épargné.es : tour à tour utilisé.es dans les services pour combler le manque de personnels, avec une gratification de misère ou privé.es de lieux de stage. Le manque de moyens pour les formations n’est que la démonstration de la précarisation de notre secteur.
Gouvernement et patronat, main dans la main, dégradent nos conditions de travail et de facto nos accompagnements.
Le problème d’attractivité serait-il uniquement un problème de salaire ? Que propose le gouvernement, nos employeurs, leurs fédérations et syndicats afin d’améliorer nos conditions de travail, reconnaître nos métiers, notre engagement ? RIEN. C’est à nous de nous faire entendre et revendiquer :
Une égalité salariale privé-public par l’augmentation immédiate de 183€ net (Ségur et Lafor-cade) ET une revalorisation salariale de 300€ minimum (rattrapage de la perte de pouvoir estimée à plus de 30% depuis 1999 dans notre branche).
L’amélioration des conditions de travail au travers de nouveaux conquis sociaux, de moyens humains, matériels et financiers à la hauteur des besoins.
Des conventions collectives de haut niveau et des négociations loyales et sérieuses.
L’arrêt de la transformation des établissements en plateforme de coordination et d’orientation.
L’attribution de moyens humains et financiers nécessaires dans les établissements et services, afin d’assurer une prise en charge de qualité des patient.e.s, des usagers et des familles en s’appuyant sur un service public de solidarité
L’arrêt des suppressions de postes, la création des emplois nécessaires et en nombre suffisant. (...)
Lire aussi :
Social et médico-social • Appel à la grève
« Les salariés du social et du médico-social ne veulent plus être méprisés », lancent la Commission de mobilisation du travail social Ile-de-France et les 7ème Rencontres nationales du travail social en lutte. Elles appellent salariés du public, du privé et étudiants à une grève nationale le mardi 7 décembre.
« Nos constats ? Une grande perte de sens du travail, un fort manque de moyens financiers et humains qui entraînent une dégradation de l’accueil et de l’accompagnement des personnes vulnérables », exprime Audrey (1), assistante de service social en psychiatrie adulte, syndiquée à Sud Santé Sociaux et membre de la commission de mobilisation du travail social Île-de-France.
Exclusion du Ségur de la santé et de la mission Laforcade pour les établissements et services du secteur privé non lucratif, remise en cause des conventions collectives et des conditions de travail… Les raisons de la colère sont nombreuses pour les initiateurs de la grève du 7 décembre.
Ils dénoncent des politiques sociales totalement inadaptées. « On sucre des moyens à l’hébergement d’urgence, alors que le 115 est saturé et que le nombre de personnes qui vivent dans la rue augmente constamment », illustre Audrey. Dans le domaine du handicap le gouvernement prône « l’inclusion scolaire » et incite les parents à scolariser les enfants accueillis en institut médico-éducatif (IME). « Pourtant l’évaluation des besoins de ces enfants montrent la nécessité d’une prise en charge adaptée assurée par une équipe pluridisciplinaire », poursuit Audrey. Et l’école n’a pas les moyens de mettre à leur disposition des personnes formées comme le montre le manque flagrant d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).Les revendications des initiateurs de la grève ? La revalorisation et la reconnaissance des métiers de l’humain, une hausse des salaires minimum de 300 euros pour suivre le coût de la vie. « Nos salaires n’ont pas augmenté depuis des années, ce qui entraine la fuite des professionnels et dégrade la qualité de l’accompagnement des personnes concernées », dénonce Audrey.
À ce jour, plus dizaine d’une de syndicats et de collectifs ont répondu à l’appel.
Social et médico-social • Appel à la grève
Public, privé, étudiant.e.s, mêmes attaques, même combat !
Gouvernement et patronat, main dans la main, dégradent nos conditions de travail et d’accompagnement à coup de gels de postes et de coupes budgétaires. Comble du cynisme, dans le privé nos employeurs réunis au sein de leurs organisations (NEXEM, FEHAP etc.) prétendent défendre les salarié.es et l’attractivité de nos métiers.
Nos directions nous appellent à manifester comme si nous pouvions défendre nos revalorisations salariales avec ceux qui attaquent nos conventions collectives. Alors que nos salaires sont quasi gelés depuis 20 ans, nos patrons et le gouvernement voudraient conditionner, dans le cadre de la mission Laforcade, des augmentations de salaires à la casse de nos conventions. Un chantage intolérable !
Pour les collègues de la fonction publique, la charge de travail ne cesse d’augmenter, beaucoup de postes sont vacants et supprimés. La loi de transformation de la fonction publique remet toujours plus en cause la qualité du service public et les conditions de travail, alors que la crise sanitaire a bien mis en lumière la nécessité de se doter de services publics de qualité et détachés de toute considération marchande.
Alors que les salarié.es sont précarisé.es, les étudiant.es ne sont pas épargné.es : tour à tour utilisé.es dans les services pour combler le manque de personnels, avec une gratification de misère ou privé.es de lieux de stage. Le manque de moyens pour les formations n’est que la démonstration de la précarisation de notre secteur.
Sous couvert de Pass Sanitaire, le gouvernement se permet de suspendre des collègues quelles que soient les conséquences sur les services et les publics accueillis. Vacciné.es ou non, c’est une attaque qui nous concerne toutes et tous car nous dénonçons déjà quotidiennement le manque prégnant de personnel dans les services.
Nous affirmons notre solidarité avec les collègues suspendu.es ou menacé.es de l’être qui ont besoin de soutien, de rompre l’isolement et de se regrouper.
Face à toutes ces attaques, c’est à nous de prendre la rue !
Intervenant dans un secteur féminisé, nous appelons à rejoindre les manifestations ayant lieu fin novembre 2021 contre les violences sexistes et sexuelles pour avoir les moyens dignes d’accompagner les personnes concernées. Face aux réorganisations qui détruisent nos emplois, nous appelons à rejoindre la manifestation contre les licenciements et suppression d’emploi le 27 novembre prochain à Paris.
Une journée de Grève nationale le 7.12.2021
Enfin, nous appelons à organiser au moins une journée de grève nationale des étudiant.es, des travailleuses et travailleurs du secteur social et médico- social quels que soient leur métier et leur champ d’intervention le 7 décembre 2021. Pour cela, organisons des réunions unitaires. Participons massivement à cette journée pour nos emplois, nos salaires, nos conditions de travail et d’accueil des personnes accompagnées et le sens de nos métiers. À cette occasion, nous appelons à organiser des piquets de grèves, des manifestations, et des Assemblées Générales de grévistes pour discuter des suites de la lutte (Montée nationale, actions, reconduction de la grève...).
Signataires :
Les Syndicats :
CGT Action Sociale 78 CGT ADAPEI 77
CGT Alterité
CGT Apedi Alsace (67)
SNUASFP FSU
CNT FTTT
CGT ASE 75
CGT CAS 30
CGT CD 57 et CGT CD 91
CGT CEPFI (91)
CGT Equalis
CGT Fondation Léopold Bellan
CGT Papillons Blancs (91)
CGT REMM (54)
CGT UNAPEI 30 et CGT UNAPEI 92
USD CGT 14 et USD CGT 86
Sud Santé Sociaux 30/48 Sud Santé Sociaux 57 Sud Santé Sociaux 86
Sud Santé Sociaux 92
Fédération Sud Collectivité Territoriale
Fédération Sud Santé Sociaux
Les Collectifs :
Collectif les Broyés du social (86)
Collectif le Social déchainé (59)
Collectif Travail Social du Gard (30)