Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Le Nouvel Observateur
Sans-papiers expulsés : une aubaine pour la sécurité privée
Claire Rodier, juriste auprès du Gisti, pointe les dérapages de ces sociétés de plus en plus sollicitées.
Article mis en ligne le 7 octobre 2012
dernière modification le 4 octobre 2012

Dans votre livre, vous démontrez que les centres de rétention pour les étrangers et les reconduites à la frontière sont un vrai filon pour des entreprises de sécurité privées qui maltraitent les sans-papiers. Un exemple ?

 Prenez le cas de Jimmy Mubenga, cet Angolais embarqué au Royaume-Uni en octobre 2010 par la British Airways qui se débat, hurle, puis se tait. Les agents chargés de la sécurité l’ont plaqué. Mais des passagers constatent qu’ils prennent le pouls de Jimmy. Bizarrement, l’avion fait demi-tour, le sans papier est inanimé. On constatera son décès à l’hôpital. La société privé dira qu’il est "mort par asphyxie". En fait, cet Angolais a dû subir comme d’autres avant lui ce qu’on appelle le "carpet karaoke" : il a été contraint pendant tout le vol d’appuyer sa tête contre le siège placé devant lui. Cette pratique provoque des difficultés respiratoires qui peuvent conduire à l’asphyxie, et à la mort. (...)

Quelle est cette société, quels sont ses profits ?

 Elle s’appelle G4S. Cette société américaine est la multinationale de la gestion de l’immigration irrégulière. Elle compte 600.000 salariés dans le monde, mais impossible de trouver son chiffre d’affaires. (...)


la Commission européenne est elle aussi en cause
. Face à la montée du "tout sécuritaire", elle accorde des budgets "exceptionnels" à l’agence Frontex, qui dépend de Bruxelles. Et les parlementaires européens, à l’exception de quelques Verts, ne s’intéressent pas à ce sujet. Il n’est pas "porteur". (...)