
Cela fait tout juste dix ans que le centre de Sangatte a été fermé et démantelé sur ordre de Nicolas Sarkozy. Ce hangar, géré par la Croix Rouge, où s’entassaient des migrants venus du Kosovo ou d’Afghanistan n’était pas un lieu d’accueil. Mais sa fermeture n’a apporté aucune solution à ces hommes et ces femmes errants le long du littoral calaisien dans l’espoir de passer en Angleterre.
Si les 10 ans de Sangatte nous interpellent, c’est parce que malgré les années et l’inefficacité des solutions répressives choisies, la France continue de laisser sans abri ni ressources des milliers d’hommes et de femmes en quête de protection. À Calais et aux alentours, dans ces jungles boueuses, la situation est intolérable mais c’est la même indifférence dont fait preuve l’État à Dijon, Nantes ou Montpellier, où d’autres centaines de demandeurs d’asile sont laissés plusieurs mois sans toit, contraints de survivre dans des conditions indignes. (...)
Globalement, oui c’est la même chose. Il y a eu des périodes plus violentes du côté de la police, ou plus tendues entre les migrants, entre les associations. Mais les années passent et se créent de nouvelles formes de solidarité. À la fermeture de Sangatte, ce sont des citoyens lambda, pas forcément politisés, qui se sont organisés pour apporter de l’aide humanitaire. (...)
C’est une histoire folle…depuis tellement d’années, ces gens qui passent…et on vit ça comme une fatalité. C’est une réalité qui existe et on s’en accommode. Ni l’Europe ni la France n’essayent de traiter la question. On se contente d’empêcher les gens de mourir, de les nourrir, des soigner un peu, d’arrêter les passeurs… (...)
nous invitons tout le monde à venir aux évènements, à nous rencontrer, à nous contacter. Nous avons besoin de bras bien sûr mais surtout de regards ! C’est à chacun, où qu’il soit, de faire de cette situation une question politique. Chacun peut bouger, en interpellant ses élus, les responsables politiques nationaux. Le sénateur d’Aveyron est aussi responsable que celui du Nord Pas de Calais sur cette question ! Il faut en parler autour de soi, s’informer, interpeller… (...)