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Libération
Rithy Panh : « Je n’ai pas envie d’arriver à la conclusion que l’homme est mauvais »
Projection le 25 janvier à 20 heures à l’auditorium du Louvre (75001).
Article mis en ligne le 5 janvier 2019

Quarante ans après le génocide khmer rouge, le cinéaste franco-cambodgien poursuit son travail de mémoire avec son dernier documentaire, dans lequel il part sur les traces de sa famille décimée. Il se demande comment un tel drame a pu arriver et interroge la possibilité d’un pardon.

A 54 ans, en survivant sondeur de l’insoluble pourquoi de cette catastrophe qui a englouti au moins 1,7 million de personnes entre le 17 avril 1975 et le 7 janvier 1979, Rithy Panh porte les fanions funéraires pour rendre un - dernier ? - hommage à ses neuf proches et pour une cérémonie d’improbables retrouvailles. Après S-21, la machine de mort khmère rouge, l’Image manquante et Exil, Rithy Panh s’immerge dans l’intime au moment où le Cambodge s’apprête à commémorer le 40e anniversaire de la chute du régime khmer rouge, le 7 janvier.

Les Tombeaux sans noms marque-t-il la fin d’un cycle, symbolisé par cette crémation pour votre famille ?
J’ai l’impression que le cycle est infini. L’Image manquante, c’est mon père. Dans Exil, je parle plus de ma mère. On la voit en photo, ses mains. Cette fois, l’ensemble de la famille est dans ce nouveau film. Et je n’ai jamais autant été à l’écran. Le dialogue avec les morts est vraiment plus net, plus intense, il continue. (...)

J’avais besoin de filmer ces âmes, de montrer le paysage, les marques du massacre. Il faut avancer, aller jusqu’au bout. Mais où est le bout ? Je n’en sais rien. (...)

Il faut tirer des leçons de l’histoire, ne pas laisser s’évaporer les choses. (...)

Je pense que la question du mal est toujours là. Parfois on perd, parfois on gagne et parfois on devient lâche pour vivre. Mais le mal est immense. (...)