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Révolutions
Article mis en ligne le 29 juillet 2012
dernière modification le 26 juillet 2012

Le refrain est connu : la démocratie n’est pas souhaitable pour certains peuples. L’exemple tarte à la crème : la révolution iranienne ! Alors peut-on se réjouir ou doit-on s’inquiéter de ce qui se passe en Tunisie, en Égypte, au Yemen, en Libye, en Syrie ? Je n’ergoterai pas sur le rôle des islamistes ici ou là ou sur les « dérives » possibles et imaginables dans tel ou tel pays. Je ne me demanderai pas quel rôle pourrait jouer Tariq Ramadan, son frère, son grand-père ou les disciples du fils de son arrière grand-père. Je ne me propose pas non plus de faire un cours sur les différences conceptuelles entre révolte et révolution. Non, tout en exprimant moi aussi mon immense joie de voir des peuples se débarrasser de tyrans sanguinaires, je ne peux m’empêcher de me rendre compte que les grincheux qui parlent un peu partout dans les médias semblent complètement oublier leur propre histoire.

La France a-t-elle toujours été une République ? Aux différents moments décisifs où le peuple français a difficilement arraché ses droits (que jamais aucun dominant n’a consenti à offrir gracieusement, éclairé par je ne sais quelles « Lumières »), pouvait-on aussi, inspiré par ces sentiments qui prédominent chez nos éditocrates face aux événements qui se déroulent au Maghreb et au Moyen-Orient, trouver des raisons de s’inquiéter ? Même si Tariq Ramadan ne sévissait pas encore en 1848, les raisons ne manquaient pas du côté des défenseurs de l’ordre établi : « Classes dangereuses » disait-on.

Loin de vouloir recycler les poncifs sur les manières dont certains progressistes peuvent « jouer le jeu » ou « faire le lit » de groupes plus ou moins bien intentionnés, sans méconnaître non plus (ni exagérer) les possibles rapports de cause à effets entre différents événements qui ont pu se succéder, sans enfin ignorer la complexité des études historiques mettant en perspective plusieurs dimensions d’une période, nous voudrions, à la manière d’un Alexandre Adler, jouer à ce petit jeu consistant à mettre en lumière certains aspects précis d’événements incontestablement décisifs afin d’en orienter l’interprétation.

Qu’est-ce que 1789 ?

L’abolition des privilèges, la prise de la Bastille, la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen... Mais les Révolutionnaires de 89 n’ont-ils pas « fait le lit » des "Terroristes" de 1793 ? N’ont-ils pas « fait le jeu » de Napoléon Bonaparte ? Ont-ils bien fait, du coup, de se révolter ?

Qu’est-ce que 1848 ?

L’abolition de l’esclavage, le suffrage « universel » (sans les femmes, soit dit en passant), qui a élu... le neveu de Napoléon 1er ! Louis-Napoléon Bonaparte qui, refusant de rendre le pouvoir à la fin de son mandat, fit ce fameux coup d’État à la suite duquel Victor Hugo dut s’exiler. Dix-huit années d’empire !

Alors ? Les Français ont-ils eu tort de renverser leur Roi ? (...)

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