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Ressources naturelles : quand les multinationales dictent leur loi à l’Europe
Article mis en ligne le 4 mars 2011
dernière modification le 2 mars 2011

S’assurer un accès aux matières premières à moindre coût. L’enjeu est de taille au vu de la concurrence mondiale. À Bruxelles, lobbies industriels et miniers sont mobilisés pour la conférence qui doit définir la nouvelle stratégie européenne sur les ressources naturelles.

Associations et ONG dénoncent la politique de l’Union européenne qui, sous la pression des multinationales, s’est engagée dans une compétition sans merci pour la prédation et l’accaparement des ressources mondiales. (...)

Parmi les thématiques sur lesquelles vont plancher industriels et financiers, mais également députés et fonctionnaires européens : les conditions d’« un accès sécurisé et bon marché aux matières premières » ou d’« un climat d’investissement fiable » (...)

L’association Eurométaux a demandé à l’UE un durcissement des règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) envers les pays appliquant des taxes ou des réglementations sur l’exportation de leurs matières premières. En 2006, la principale fédération des entreprises européennes, Business Europe, a demandé à l’UE de mettre en place une stratégie pour « sécuriser l’accès aux matières premières industrielles ». (...)

Ces demandes ont été couronnées de succès : la Commission européenne a adopté en 2008 la stratégie « Initiative sur les matières premières » [1]. La finalité ? « Sécuriser l’accès aux matières premières sur les marchés mondiaux », notamment. Par des accords de libre-échange (ALE) ou de partenariat économique (APE) avec les pays les plus pauvres, l’UE exige des autres pays qu’ils s’engagent à abandonner ou à limiter drastiquement les « restriction aux exportations ». Elle cherche à imposer des règles d’investissement accordant toujours plus de droits aux entreprises européennes. Un exemple : les gouvernements des pays du Sud sont priés d’accorder aux investisseurs européens les mêmes droits et avantages que les investisseurs locaux. Et surtout l’Europe exige une « libre circulation des flux de capitaux entre les pays », laissant tout loisir aux investisseurs de rapatrier leurs profits quand bon leur semble... (...)

L’« Initiative sur les matières premières » s’applique prioritairement aux ressources naturelles des pays moins riches et moins puissants, sur lesquels l’UE peut exercer les mesures demandées par les lobbies européens. (...)

Au Paraguay, où des milliers de paysans n’ont pas accès à la terre, l’Allemagne, au nom du traité bilatéral d’investissements, s’oppose à l’expropriation de propriétaires terriens d’origine allemande au profit d’une communauté indigène. (...)

Conditionner l’aide au développement à la suppression par les pays concernés de toutes taxes ou restrictions à l’exportation sur leurs matières premières ! L’UE pourrait aussi réduire ou supprimer les accords préférentiels dont disposent certains pays pauvres pour accéder au marché européen, si ceux-ci maintiennent des restrictions à l’exportation jugées illégitimes par l’UE. (...)

Derrière de telles recommandations : le lobby Business Europe, qui considère que l’UE doit maintenir une « ligne dure », « s’opposer activement à l’interventionnisme des États » y compris dans les pays pauvres, et « libéraliser davantage le marché mondial des matières premières » (...)

L’Union européenne transforme les pays du Sud en simples pourvoyeurs de matières premières, sans tenir compte de leurs intérêts et de ceux de leurs populations. (...)

Associations et ONG européennes entendent dénoncer cette nouvelle offensive de l’UE (...)

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