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Rue89 Bordeaux
« Refuges », une résidence de création d’un an sur la question de l’exil
Exposition « Refuges » – Leila Sadel jusqu’au 3 février
Article mis en ligne le 4 février 2019

Le projet « Refuges » est né d’une commande artistique de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), du Musée d’Aquitaine de Bordeaux et du Réseau aquitain de l’histoire et de la mémoire de l’immigration (RAHMI). La plasticienne Leila Sadel, dont la pratique est orientée sur l’émergence de fictions, la construction de narrations, est alors partie à la rencontre de migrants installés dans l’agglomération bordelaise.

La rencontre par le biais de lieux, d’objets, de récits
Leila Sadel conçoit des installations comme une invitation à un voyage dans plusieurs temporalités. Après avoir parcouru des lieux, retracé des récits de rencontres, capturé des images d’objets, des éléments présents sur son parcours, elle rend compte de l’expérience par un assemblage d’images vernaculaires, de graphiques explicitant ses trajectoires. Cette approche poétique autour de la perception d’un territoire sous une forme à la fois, fragmentée, fidèle et étonnante, stimule notre attention au quotidien.

Leila Sadel questionne les représentations d’un monde chaotique, en mutation dans le temps fuyant comme ces images récurrentes de fleuves en mouvement, chargés d’objets. Il est souvent question d’errances comme action intentionnelle mises au service d’une œuvre orientée vers la rencontre de lieux, de personnes… Dans cette forme de relation construite, le spectateur, le regardeur est indirectement, déjà là, au cœur de la rencontre. (...)

L’étymologie du mot « exil » trouve dans ses racines indo-européenne, l’idée du « sol » et la notion de « saut », l’exil étant ce temps présent, constamment reconduit, liant les deux phases. Au cours de sa résidence, Leila Sadel procède donc nécessairement à une sélection pour une articulation des expériences individuelles de l’exil, dans leurs complexités, en vue de l’exposition « Refuges » présentée actuellement au Musée d’Aquitaine. (...)

L’installation « Refuges » révèle avec pudeur le poids des histoires singulières. L’agencement des photographies nous fait pleinement ressentir la charge émotionnelle des parcours de vie entre espoir et souffrance, mais sans jamais tomber dans une forme de voyeurisme de « l’exiliance », tout en nous invitant à la rencontre. On peut aussi y voir une forme qui s’inscrit dans le politique en nous sensibilisant à l’histoire en train de s’accomplir. (...)