
Dans la nuit du 7 au 8 septembre, les autorités françaises ont interpellé 16 individus soupçonnés d’avoir acheminé plusieurs centaines de personnes en situation irrégulière depuis Madagascar vers Mayotte. Les victimes étaient ensuite exploitées, isolées et vulnérables, afin de les contraindre à se prostituer.
Selon le procureur de la République de Mamoudzou, Guillaume Dupont, cette opération s’inscrit dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour "proxénétisme aggravé en bande organisée, aide à l’entrée, la circulation ou au séjour irrégulier d’étrangers en France, et traite d’êtres humains au préjudice de femmes de nationalité malgache". (...)
Le réseau acheminait chaque mois plusieurs centaines de personnes en situation irrégulière depuis Madagascar vers Mayotte et exploitait certaines jeunes femmes, isolées et vulnérables, en les contraignant à se prostituer, a précisé la gendarmerie.
L’ampleur du réseau aurait permis de blanchir plus de 207 000 euros, selon le parquet qui ajoute que près de 6 000 euros, un pistolet d’alarme, un taser, un véhicule et cinq moteurs de bateau ont notamment été saisis lors des perquisitions. (...)
Le réseau acheminait chaque mois plusieurs centaines de personnes en situation irrégulière depuis Madagascar vers Mayotte et exploitait certaines jeunes femmes, isolées et vulnérables, en les contraignant à se prostituer, a précisé la gendarmerie.
L’ampleur du réseau aurait permis de blanchir plus de 207 000 euros, selon le parquet qui ajoute que près de 6 000 euros, un pistolet d’alarme, un taser, un véhicule et cinq moteurs de bateau ont notamment été saisis lors des perquisitions. (...)
(...) (...) (...) Les accusés sont de nationalité malgache, comorienne et française, a précisé la gendarmerie. Vingt-deux femmes malgaches en situation irrégulière ont également été retrouvées.
Ce démantèlement a été rendu possible grâce à une étroite collaboration entre l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) et la section de recherches de Mamoudzou, souligne le parquet. Les mis en cause risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle et trois millions d’euros d’amende.
Un territoire d’exception
Mayotte, 101e département français situé dans l’océan Indien, est confrontée à une forte pression migratoire. L’île, séparée des Comores par 70 km de mer, voit régulièrement arriver des embarcations de fortune appelées des "kwassas-kwassas".
Environ 320 000 personnes s’entassent sur ce territoire d’un peu plus de 300 km2, dont près de la moitié sont des étrangers. Selon une enquête menée en 2016, environ "la moitié des étrangers" étaient alors "en situation irrégulière".
Dans ce contexte, Mayotte est soumis à un régime d’exception en matière du droit des étrangers : asile accéléré (dépôt des dossiers et traitement des demandes), titre de séjour particulier pour les étrangers qui ne leur permet pas de sortir du département, des aides sociales pour les demandeurs d’asile plus limitées qu’en métropole, absence de l’Aide médicale d’État...
En juillet dernier, le Parlement a adopté un projet de loi visant à "refonder" Mayotte, sept mois après le passage du cyclone Chido qui a ravagé l’île. Le texte s’attaque à deux "fléaux", la lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat illégal, "sans quoi" Mayotte risque d’être reconstruite sur du "sable", selon les mots de Manuel Valls, le ministre démissionnaire des Outre-mer.
Le texte prévoit notamment de durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour. Plusieurs dispositions permettent également de faciliter la destruction des bidonvilles, alors qu’un tiers de l’habitat est informel. Une mesure permet aussi de déroger à l’obligation d’une offre de relogement au moment d’une évacuation.