
L’Ecole normale supérieure a-t-elle censuré Stéphane Hessel ? Après l’annulation précipitée du débat qui devait se tenir rue d’Ulm en présence de l’auteur d’« Indignez-vous ! », ce mardi 18 janvier, le soupçon est inévitable. Alain Finkielkraut, en tout cas, dément formellement être intervenu
Dans un éditorial daté du 13 janvier, Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) se réjouissait en effet bruyamment d’avoir obtenu l’annulation d’un « scandaleux colloque-débat » qui devait notamment réunir l’ancienne déléguée générale de l’Autorité palestinienne Leïla Shahid, Elisabeth Guigou et Hanneen Zoabi, députée arabe israélienne, pour une discussion autour de la liberté d’expression. Après avoir violemment dénigré M. Hessel, (...)
Décidément très en verve, Richard Prasquier ne s’arrêtait pas là en matière de distribution de brevets de réactivité à ses exigences. Ainsi ajoutait-il : « Valérie Pécresse, ministre des Universités, ainsi que le rectorat de l’université de Paris que nous avons contactés en urgence ont réagi sans ambiguïté : je leur rends hommage, ainsi qu’à Claude Cohen Tanoudji, prix Nobel de Physique, Bernard Henri Lévy et Alain Finkielkraut, tous anciens élèves de l’Ecole normale supérieure. » Les intéressés ont sûrement apprécié, eux aussi, de figurer à ce genre de tableau d’honneur.
Plus sérieusement, certains d’entre eux démentent être intervenus en faveur de cette annulation. Alain Finkielkraut précise par exemple : « Je ne suis en aucune façon intervenu auprès de Mme Canto-Sperber, même s’il est vrai que j’étais catastrophé par l’annonce de ce débat parce qu’il risquait de créer un précédent dans les autres universités. » (...)
(...) Une heure après la parution cet article, Bernard-Henri Lévy dément à son tour avoir « recommandé l’annulation » du débat avec Hessel.