
Le cinéaste Jean-Paul Jaud parle de son dernier film, « Severn, la voix de nos enfants », présenté en avant-première à Calvi, au Festival du vent…
Jean-Paul Jaud est un rescapé : il aurait pu ne pas être là, au Festival du vent de Calvi, qui se clôture dimanche. Il y a six ans, le réalisateur de Nos enfants nous accuseront et maintenant de Severn, la voix de nos enfants, qui sort en salles le 10 novembre, était victime d’un cancer. Depuis, il n’a de cesse de dénoncer l’empoisonnement par les produits chimiques à travers ses films et la voix des « générations futures ». C’est à Severn Suzuki qu’il a laissé la parole dans son dernier film, cette jeune fille qui, en 1992 à l’âge de 12 ans, avait secoué les chefs d’Etats au sommet de la Terre à Rio. (...)
On répète dans les médias et surtout la publicité que tout va bien, que l’alimentation n’a jamais été aussi sûre, que l’eau n’a jamais été aussi pure. Ils mentent à la population via des médias forts comme la télévision et les gens se font berner. Severn le dit dans le film, c’est l’économie qui a pris le dessus. Les décideurs et ceux qui ont les leviers sont intéressés uniquement par le profit et la bourse. Pour eux, le discours environnementaliste et tout simplement le bonheur n’existent pas. Un proverbe indien résume bien le problème : « Lorsque l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal, pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible ». (...)