
Tandis que les places boursières n’en finissent plus de se manger un nouveau retentissant gadin, la Banque centrale européenne (BCE) vient de lâcher une information qui ne risque pas d’arranger les affaires de nos braves banques privées européennes : le jeudi 18 août, elle se voyait contrainte de prêter 500 millions de dollars en urgence à l’une de ces officines pour lui sauver la mise.
Pudiquement, elle en taisait le nom. Mais tous les regards se tournaient vers l’infortunée Société Générale qui en une seule journée dévissait de plus de 12%, sans que quiconque ose évoquer cette fois-ci une nouvelle affaire de rumeur malveillante.
Société Générale ou autres (les autres en question, françaises ou européennes, n’étaient guère mieux loties), le coup est d’autant plus rude que dès le lendemain, la BCE confessait que les banques de la zone euro avaient déposé auprès d’elle quelque 90,5 milliards d’euros en urgence.
Signe patent qu’elles ne se faisaient plus confiance entre elles et qu’elles préféraient planquer leur oseille en lieu plus sûr, même au prix d’un intérêt ridicule (la BCE leur accorde mesquinement 0,75%).
Ce qu’on ne nous avait pas dit, pourtant, de la santé insolente de ces banques, de leurs bonus et de leurs bénéfices étourdissants, de la façon dont elles avaient mouché les stress-tests ! (...)
cette fois-ci, plus de garde-fous providentiels. Les États sont sortis exsangues du sauvetage de 2008. L’économie est en cale sèche. Et la BCE, déjà grevée d’obligations pourries, est dans la position d’une ONG privée de médicaments et de rations alimentaires. (...)
En 2008, la planète financière avait eu du mal à se relever de la faillite de Lehman Brothers. En 2011, à la première faillite d’une de ces fausses riches, ce sera le chaos systémique généralisé. Celui-ci ne se joue plus en mois et en années, mais en jours et en semaines.(...) Wikio