
Le mot est à la mode, je l’utilise donc : je suis primaire et je crie. Y en a vraiment marre, trop, c’est trop. Le gouvernement, les banques, les spéculateurs, les éditorialistes vendus aux bourgeois, ça suffit. Je m’étrangle en lisant la une du Monde du 6 octobre 2011 : « Dexia, première banque victime de la crise de la zone euro ». C’est une blague ou quoi ? Dexia, première banque victime de ses agissements après avoir plumé les citoyens ! Et c’est partout la même histoire, la tragédie grecque le montre ! Telle est la triste vérité.
L’ébranlement actuel du système bancaire est l’aboutissement programmé de la frénésie de privatisations, de déréglementations et de spéculation. Et Dexia est l’exemple typique des pratiques scandaleuses et dévastatrices qui se sont développées depuis plus de deux décennies, créant turpitudes sur turpitudes et dévoiement des États, sommés de servir les intérêts des actionnaires quand ils ne le faisaient pas spontanément. (...)
En près d’un quart de siècle, la banque a alors, d’une part, élargi la gamme de ses activités, et, d’autre part a progressivement soumis les collectivités locales qui empruntaient à un régime draconien. Dexia accorde des crédits dits « structurés » dont les taux sont dans un premier temps faibles, puis ils augmentent car ils sont indexés sur des paramètres financiers très volatils, comme « les cours des devises étrangères, le prix de l’énergie, l’écart entre les taux directeurs, etc. »[1] D’où le nom d’emprunts toxiques que les collectivités locales ont sur le dos
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De plus, Dexia impose des pénalités exorbitantes si les collectivités veulent se sortir de cet engrenage
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Mais alors pourquoi Dexia flanche ? Parce que la pratique financière néolibérale emporte tout. En élargissant la gamme de ses activités, Dexia s’est mêlée au maëlstrom financier de ces dernières années. Elle a participé à la restructuration du secteur bancaire (achat de plusieurs banques françaises et étrangères, participations). Et elle a donc tété des subprimes par le biais de la banque américaine FSA qu’elle avait rachetée en 2000 pour la revendre en 2009, une fois mise à mal par la crise.
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Comme j’ai décidé ce soir d’être primaire, voici un programme de nuit du 4 août à mettre en œuvre même avant le prochain 4 août :
– socialisons toutes les banques, sans indemnisation des actionnaires, pour en assurer le contrôle public démocratique et maîtriser l’émission de monnaie ;
– rétablissons le droit de créer de la monnaie de banque centrale pour des objectifs collectifs, et cela à tous les échelons qui se révéleront nécessaires (zone euro ou, à défaut, nation) ;
– réformons la fiscalité avec une progressivité de l’impôt sur le revenu pouvant aller jusqu’à un taux marginal supérieur de 100 %, dès l’instant où on considère que la hiérarchie des revenus ne devrait pas dépasser un écart décidé par la société : par exemple, pourquoi pas, 1 à 10.
Trois mesures simplement pour un 4 août ? Oui, c’est primaire, j’en conviens, mais c’est plus clair qu’aux… primaires…
(...) Wikio