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Pourquoi d’anciens policiers et gendarmes prônent la dépénalisation de l’usage des drogues et du cannabis
Article mis en ligne le 15 avril 2019
dernière modification le 13 avril 2019

D’anciens policiers et gendarmes qui demandent la dépénalisation de l’usage des drogues ? Le collectif « Police contre la prohibition », créé récemment, dénonce les effets pervers de la politique répressive mise en œuvre depuis un demi-siècle en France, et la nouvelle mesure prévoyant une amende forfaitaire pour l’usage de stupéfiants (...)

Par facilité, la répression cible principalement les simples usagers plutôt que les réseaux de trafiquants. Ces usagers, souvent criminalisés pour une simple consommation de cannabis, encombrent commissariats et palais de justice, aux dépens d’une véritable prévention. Rencontre. (...)

En France, c’est encore la loi du 31 décembre 1970 qui réglemente et interdit l’usage et le commerce des substances classées comme stupéfiants. Cette loi punit de prison le simple usage de ces produits, jusqu’à un an d’emprisonnement et 3750 euros d’amende [1]. La loi ne fait pas la différence entre drogues dures et douces. Pour le collectif Police contre la prohibition, il faudrait en finir avec cette loi, dépénaliser l’usage de tous les stupéfiants, réguler la commerce du cannabis, et mettre en place une politique des drogues « basée sur la prévention, l’information et la réduction des risques », détaille leur manifeste.
« Une catégorie de population visible, précaire socialement, discriminée ethniquement, est en ligne de mire » (...)

Le collectif Police contre la prohibition forme peu à peu un réseau parmi les policiers et gendarmes. « Nous avons aussi des sympathisants, précise Bénédicte Desforges. Beaucoup d’associations et de collectifs sont anti-prohibitionnistes. Il manquait à leurs côtés la voix des policiers et des gendarmes. » Avec la prohibition des drogues, c’est aussi les pratiques policières qui l’accompagnent que les trois fondateurs du collectif dénoncent. (...)

En 1985, le cannabis représentait 40 % des interpellations pour usage de drogue. Il en représente aujourd’hui 90 % [3]. « Seuls 20% environ des usagers ont un usage problématique. Ceux-là n’ont rien à faire en garde à vue. C’est plutôt une question de santé publique », estime Bénédicte Desforgres. C’est aussi pour cela que les trois fondateurs du collectif Police contre la prohibition défendent une dépénalisation de toutes les drogues : pour mieux aider les usagers en difficultés, qui ne sont pas a priori en majorité ceux qui consomment du cannabis. « Le sens de la dépénalisation, c’est la réorientation des usagers qui en ont besoin vers la santé publique. C’est une condition indispensable à la réduction des risques », juge l’ancienne policière. (...)

La France, l’un des six derniers pays de l’UE où l’usage de cannabis peut conduire à la prison ferme (...)