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Pour une solidarité avec les émeutiers
Article mis en ligne le 12 novembre 2010
dernière modification le 10 novembre 2010

On commémore, ici ou là, le cinquième anniversaire des révoltes de novembre 2005. Sans surprise, l’approche dominante dans les médias dominants est au mieux misérabiliste (souvenons-nous, en ce jour d’anniversaire, que ces pauvres banlieusards sont toujours aussi pauvres) et au pire étroitement sécuritaire (dites-nous, messieurs les experts, si risque il y a, ou pas, que ça re-pète !). Ce qui, une fois encore, passe au douzième plan, voire aux oubliettes, c’est d’une part Bouna Traoré et Zied Benna, morts à 15 et 17 ans pour avoir simplement croisé le chemin des forces de police, et d’autre part la dimension politique de l’émeute qui a suivi leur mort, à Clichy-sous-Bois puis dans tout le pays. Il nous a donc paru utile de republier un important texte de François Athané, écrit en novembre 2005 mais hélas toujours actuel en 2010 – plus que jamais pourrait-on même dire, après le lynchage judiciaire des cinq de Villiers-le-Bel en juillet dernier. Il revient sur cette dimension politique, et interpelle par là-même les organisations de la gauche et du mouvement social sur leurs responsabilités. (...)

(...) Brûler des voitures ? Laisser libre cours à sa rage devant l’injustice et l’indécence ? Casser, tout casser ? Nombreux, nous l’avons rêvé. Ils l’ont fait. Je laisse à d’autres la responsabilité de punir ces actes plutôt que d’autres. Je ne me reconnais pas dans cette parodie d’ordre républicain. Je refuse que les prétendus « émeutiers » soient punis de cette façon en mon nom. J’invite ceux qui partagent cette analyse à assister aux audiences des jeunes en comparution immédiate, à manifester notre solidarité à leurs familles et leurs amis, comme aux victimes de toutes les violences de ces dernières nuits, enfin à protester contre l’Etat d’urgence.