
Il l’a promis. Il fera de la nationalité "un moteur de l’intégration", mettant fin à une "course d’obstacles aléatoire et discriminante" jusqu’à la naturalisation.
L’été dernier, le ministre de l’Intérieur a annoncé une véritable rupture en la matière. Pour les jeunes socialistes, à quelques jours seulement du comité interministériel de la jeunesse, il faut s’en féliciter, mais aussi rester vigilants car des actes sont nécessaires.
Si par le passé des réformes du droit de la nationalité ont déjà eu lieu pour les enfants nés en France de parents étrangers, un jeune né à l’étranger et arrivé avec ses parents avant 18 ans ne peut aujourd’hui bénéficier ni des procédures d’attribution de la nationalité, ni de la filiation, ni du droit du sol.
Souvent arrivé très tôt sur le sol français, il grandira aux cotés des jeunes nationaux avec le risque de ne jamais se sentir pleinement des leurs. Il participera à la vie quotidienne de la nation, en épousera ses valeurs, sa fierté, ses doutes, et son identité. Mais celle-ci ne le reconnaîtra pas. Au quotidien, sa situation administrative l’exposera au regard des autres et au soupçon d’une présence illégitime. Dans sa propre famille, il peinera à comprendre pourquoi ses frères et ses sœurs nés sur le sol français seront seuls à pouvoir acquérir, par simple déclaration, la nationalité française à l’age de 13 ans.
Une fois majeur, il devra encore s’engager dans le long et fastidieux parcours du combattant qu’est la procédure de naturalisation. On lui apprendra que celle-ci n’est pas un droit, qu’elle repose sur une décision à la discrétion du ministre en charge des naturalisations et le rendant ainsi dépendant de l’arbitraire du préfet de son département.
L’injustice est patente (...)
Laisser ces jeunes dans l’incertitude de leur statut, c’est les priver d’une identité essentielle à leur intégration pleine et entière. Laisser ces jeunes dans l’attente et l’inquiétude, c’est les fragiliser au quotidien, en menaçant leurs chances de trouver un emploi.
Leur intégration n’a pas d’avenir sans naturalisation. C’est pourquoi le législateur doit aujourd’hui rétablir l’égalité dans l’accès à la nationalité par la mise en place d’un traitement centralisé et homogène de toutes les décisions de naturalisation (...)