La déforestation massive modifie sensiblement le cycle du carbone, menace la préservation de la biodiversité terrestre mais impacte également les coraux côtiers. Protéger les forêts préserve les écosystèmes terrestres et serait aussi avantageux pour la santé des coraux.
Préserver les forêts côtières pour sauver les coraux. Si le lien entre les deux écosystèmes n’est pas évident, il est pourtant avéré. Les activités humaines terrestres impactent les océans, Charles Moore, spécialiste de la pollution plastique des océans, les définit comme la bouche de notre civilisation. Un dixième de la production annuelle de plastique finit en mer et certaines activités humaines engendrent une augmentation des eaux de ruissellement (et des sédiments associés), l’apport de nutriments et de produits chimiques. Les récifs coralliens côtiers sont les premiers organismes à en subir les conséquences.
Le constat n’est pas nouveau, le cas de l’île de Madagascar est souvent cité. Le pays a perdu plus de 90 % de sa couverture forestière en 2.000 ans d’histoire humaine. La déforestation a favorisé le déchargement des sédiments par les rivières à leur embouchure. Cette matière en suspension agit comme un écran, la turbidité de l’eau réduit l’apport de lumière, inhibe les blooms phytoplanctoniques, principale nourriture des coraux. Les réserves forestières à proximité des côtes sont primordiales, elles sont évidemment nécessaires pour préserver la biodiversité continentale, mais sont aussi connectées aux écosystèmes océaniques. (...)