
Depuis le mois de novembre, plusieurs villes d’Aquitaine ont dépassé les seuils d’alerte de particules fines présentes dans l’air. Pourquoi Bordeaux, Dax, Pau, Bayonne ou Périgueux sont-elles victimes de cette pollution ? Quels sont les effets de ces particules sur notre santé ? Comment agir contre elles ? Airaq, association chargée de la surveillance de la qualité de l’air dans la région, répond à toutes nos/vos questions.
C’est une pollution qui dément tous les clichés. Non ce n’est pas l’été, quand l’air est chaud, que la pollution aux particules fines est la plus importante. C’est au contraire l’hiver que ces matières aussi petites que toxiques sont les plus présentes dans l’atmosphère, lorsque les masses d’air froid stagnent au dessus des agglomérations. A fortiori en période anticyclonique.
Non le trafic automobile n’est pas le seul responsable de leur émission. En Aquitaine, trois sources majeures d’émission sont à l’origine de cette pollution aux particules. Les véhicules diesel pour un tiers. Les activités agricoles pour un autre tiers et enfin les différents moyens de chauffage au bois. Le fermier qui épand du fumier ou de l’engrais dans son champ, le conducteur qui carbure au gazoil et l’adepte des feux de cheminée sont donc responsables à égalité.
Dans les grandes agglomérations, la part du trafic et du chauffage au bois est prépondérante dans cette pollution. Or, par temps froid, les habitants utilisent davantage leur voiture et leur cheminée ou leur poêle à bois. C’est ce qui explique, en partie, que ces fraîches dernières semaines ont engendré de nombreux dépassements des seuils d’alerte dans la région. (...)
Les pics de pollution aux particules fines n’ont jamais été aussi nombreux depuis 2012. Pourtant, chez Airaq, on affirme que les taux mesurés par les 30 stations de la région sont restés stables depuis quinze ans.
L’augmentation du nombre de pics de pollution aux particules fines est principalement dû, selon les dirigeants d’Airaq, à l’abaissement opéré fin 2011 des seuils d’information et seuils d’alerte visant à répondre aux normes européennes. (...)
Au quotiden, il est possible, en tant que citoyen, d’agir pour limiter ses émissions de particules fines en privilégiant les modes de transport les moins polluants, en coupant le moteur de sa voiture dès que l’on s’arrête, en adoptant une conduite souple et en limitant sa vitesse mais aussi en choisissant un système de chauffage performant.