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Polémique autour de l’investissement « socialement responsable »
Par Ivan du Roy (27 septembre 2010)
Article mis en ligne le 29 septembre 2010
dernière modification le 28 septembre 2010

Plus de 50 milliards d’euros. C’est ce que représente en France l’investissement dit « socialement responsable » (ISR). Un « marché » en pleine croissance depuis la crise. Le principe de l’ISR ? Proposer des fonds et des portefeuilles d’actions qui respectent certaines valeurs non financières. Et faire en sorte que chacun commence à s’interroger sur son épargne et la manière dont elle est utilisée. Une démarche que critique vivement un rapport des Amis de la Terre.

...Les Amis de la Terre ont sélectionné quinze multinationales « controversées », comme Novartis, « reconnue coupable de discrimination envers les femmes aux États-Unis », France Télécom, pointée du doigt pour sa « politique sociale et managériale désastreuse », Axa, critiquée pour ses « pratiques d’investissements irresponsables » dans les agrocarburants ou les sables bitumineux, Nestlé, dont l’un des fournisseurs (Sinar Mas) contribue largement à la déforestation en Indonésie et à l’expropriation des petits paysans, ou même BP (ainsi que Total ou Shell), dont les désastreuses pratiques environnementales ne sont plus à démontrer....

...Surtout, c’est la qualité de l’évaluation « extra-financière » même qui pose problème. Les agences chargées d’évaluer les comportements des entreprises en matière sociale et environnementale se contentent le plus souvent d’une analyse déclarative. Seuls les rapports fournis par les sociétés seront décryptés, avec leur long chapitre sur leur « responsabilité sociale », leurs séduisantes plaquettes « développement durable » et leurs attrayantes pages Internet où fleurs, forêts et enfants souriants s’épanouissent virtuellement. Les visites de terrain demeurent exceptionnelles....

...La démarche ISR, malgré ses contradictions, ses imperfections et ses limites, ne mérite pas forcément d’être balayée d’un revers de la main. Même si un salutaire rôle d’aiguillon est nécessaire pour éviter un « éthique washing » des acteurs financiers.