
1983 : le choix politique du chômage de masse, transitoire, espérait-on...
...le vrai problème, c’est la question de savoir pourquoi on a ouvert l’économie française aux marchés financiers ? Pourquoi n’est-on pas resté dans le système de marchés segmentés et extrêmement contrôlés que nous avions dans les années 70 dans la mesure où la France n’a pas besoin de capitaux étrangers puisqu’elle est exportatrice de capitaux. La balance nette des investissements français est positive politiquement ; elle est négative économiquement, c’est-à-dire que il y a plus d’argent qui sort que d’argent qui rentre, et donc cela veut bien dire que nous n’avons pas besoin de l’argent étranger. Il y a des pays qui, eux, en ont besoin ! Et là d’une certaine manière, ils n’ont pas d’autre choix que d’entrer dans cette logique des marchés financiers, mais ce n’était pas le cas de la France. Et ça, c’est bien une responsabilité qui a été prise de nous faire entrer dans la zone euro... On peut toujours justifier avec cette « histoire des taux d’intérêt », mais qui elle-même est liée à l’ouverture de l’économie française au marchés financiers. ...
...nous avons surtout une clause de non-secours mutuel, ce qu’on appelle la « no bail out », clause de non-secours mutuel qui veut dire que chaque pays doit affronter ces problèmes budgétaires seul. D’abord, c’est d’une incohérence totale par rapport à une zone monétaire comme la zone euro et d’une stupidité absolue dont on comprend quand même les racines...
...Nous allons très certainement affronter une crise grave de la zone euro vers la fin de 2010 ou le début de 2011. Nous en voyons d’ores et déjà les prémices avec le cas de la Grèce, le cas de l’Irlande, le cas de l’Italie. Ces situations locales ne feront que s’aggraver et nous serons face à une vraie crise de la zone euro...
...comme je suis quelqu’un qui croit en la démocratie, je continue d’espérer dans le fait que les gens qui votent se rendront compte où se trouve leur intérêt, se rendront compte que leur intérêt se trouve dans le protectionnisme, du moins pour une majorité des français...
...Le Front National continue d’être un acteur politique en France, et cet acteur verra s’ouvrir politiquement devant lui une avenue, et peut-être même plus qu’une avenue, si en 2012 nous ne sommes pas capables d’intégrer ces dimensions de protectionnisme et la dimension monétaire dans le cadre d’une politique de gauche.
Ça, il faut être très très clair aujourd’hui. D’ores et déjà on voit que le discours de l’UMP sarkoziste est en train de perdre de sa crédibilité très rapidement. Il va y avoir un retour de balancier vers les socialistes et tout dépendra de la nature du discours qu’ils tiendront. S’ils continuent à développer un discours lénifiant sur l’Europe, qui présente l’Europe en fait comme la somme des bonnes volontés et non pas comme un combat, et parfois un combat violent du point de vue de la construction des institutions, alors, d’une certaine manière, ils vont eux ouvrir ce véritable boulevard au Front National. Nous sommes dans une situation qui est assez complexe, qui est assez préoccupante, et c’est pour cela que je dis que les enjeux politiques de l’élection de 2012 me semblent tout à fait considérables...