
La question des sans-papiers n’est toujours pas réglée. Un texte de 1998, toujours d’actualité...
La question des sans-papiers n’est toujours pas réglée. Ils sont toujours des dizaines de milliers exposés à l’arbitraire.
Leur régularisation, telle qu’elle se pratique ailleurs, est refusée en France sans bonne raison.
Démonstration.
Chapitre 1
MONSIEUR,
Souvenez-vous de Saint-Bernard. Je ne sais pas si vous étiez à Paris en ce beau mois d’août 1996. Votre journal fit alors un assez bon travail, et il ne fut pas pour rien quant à l’émotion que réussirent à faire passer dans le pays la dizaine de grévistes de la faim qui avaient décidé de mettre leur vie en jeu pour pouvoir marcher dignement dans les rues de la ville, sans avoir peur du premier flic venu qui, en leur demandant négligemment les papiers qu’ils n’avaient pas, pouvait en un instant changer le cours de leurs vies, de leurs amours, de leurs travaux, de leurs passions.
C’était une bien jolie église, transformée pour un temps en village africain, où naissaient des enfants, pendant que leurs aînés gambadaient joyeusement, leurs mamans drapées dans de splendides tissus faisant en sorte que tout reste en ordre. Les hommes aussi participaient afin que les choses fonctionnent et que ce campement sommaire ne dégénère pas. Des militantes gauchistes se dévouaient pour amener des couches, des petits pots, ou pour s’occuper des enfants afin que leurs mères puissent se reposer. (...)