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Adrien QUATENNENS
Pire que le Président des Riches ! La séquence budgétaire à l’Assemblée Nationale : Une essoreuse
Mercredi 1er Novembre 2017
Article mis en ligne le 2 novembre 2017

Je profite d’un court instant de répit au beau milieu de la séquence budgétaire à l’Assemblée Nationale pour vous écrire ces quelques mots. Je n’ai pas trouvé le temps de le faire pendant ces quinze derniers jours, littéralement absorbé par l’examen du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale. D’abord en Commission des Affaires Sociales où je siège avec mes camarades Caroline Fiat et Jean-Hugues Ratenon, puis dans l’hémicycle où nous avons achevé Samedi dernier au petit matin après une nuit blanche l’examen du texte.

L’exorbitant coût du capital

Le Projet de Loi de Finance (PLF) et le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) constituent les deux piliers de la séquence budgétaire. C’est un moment essentiel de la vie politique car il constitue une signature profonde de l’action du Président de la République, de son gouvernement et sa majorité. De ce point de vue, les choses sont désormais claires et largement partagées dans l’opinion : Emmanuel Macron est le Président des riches. Ce fait s’incarne dans un budget puissamment déséquilibré en faveur des plus aisés. La hausse du minimum vieillesse qui le laisse en dessous du seuil de pauvreté, l’augmentation de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) dont le calcul prendra désormais en compte les revenus du conjoint, sont des demi-mesurettes sociales sur lesquelles le gouvernement communique beaucoup. Elles sont de la poudre aux yeux car sans commune mesure avec les 9 milliards d’euros que ce budget redirige vers le capital ou les ménages les plus aisés. Selon l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE), la moitié des baisses d’impôts auxquelles procède Emmanuel Macron vont profiter aux 10% les plus riches. La majorité La République En Marche ne cesse de nous servir ses invectives contre le prétendu « coût du travail », lequel serait responsable de tous nos maux. Comprenez que vous coûtez trop chers ! Il ne faut pas céder un pouce à cette expression. Si l’on s’accorde sur le fait que c’est bien le travail (et donc le travailleur) qui produit la richesse créé, le travail n’a pas de « coût » mais bien un « prix », le salaire. Qu’à cela ne tienne, cette considération débordante pour le « coût du travail » fonctionne surtout comme un épouvantail qui permet d’évacuer le véritable problème dans la situation économique de notre pays : Celui de l’exorbitant coût du capital. En effet, la France est championne d’Europe des dividendes versés aux actionnaires. (...)