
Entre 2001 et 2020, la déforestation des forêts tropicales a exposé 345 millions de personnes à un surplus de réchauffement de l’air moyen de 0,27 °C. Pour 33 millions de personnes, le surplus de chaleur a été de plus de 1 °C, et même de 3 °C pour 2,6 millions de personnes. Résultat : plus de 28 000 morts par an sur cette période seraient attribuables à cet excès de chaleur, soit 39 % de l’ensemble des victimes de la chaleur dans les régions concernées.
Ces chiffres sont issus d’une étude scientifique publiée le 27 août dans la revue Nature Climate Change. Les chercheurs ont utilisé des données satellites de la Nasa, mesurant l’évolution des températures, et celles de Global Forest Change sur la déforestation. Ils les ont ensuite mises en relation avec d’autres données sur la démographie et la mortalité dans les régions concernées.
Cette destruction de la forêt augmente la température car les arbres rafraîchissent leur environnement, notamment via l’ombre qu’ils procurent et l’humidité générée par l’évapotranspiration. Les calculs des auteurs de l’étude sous-estiment sans doute la mortalité induite, écrivent-ils, car d’autres travaux ont montré que la déforestation de l’Amazonie avait des conséquences sur le réchauffement de régions éloignées de plus de 100 km. (...)
Dans les régions concernées, la déforestation génère en outre d’autres problèmes de santé, en provoquant une hausse de la pollution de l’air et des cas de malaria, ajoutent les auteurs.